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S’interroger sur l’intelligence de l’IA est un faux problème, car malgré son nom il n’y a que peu de rapports entre l’IA et l’intelligence humaine ou même animale. Dire qu’une machine est intelligente parce qu’elle fait des choses qui, réalisées par un humain ou un animal, seraient considérées comme intelligentes…c’est un peu simpliste, non ? Et à l’inverse, penser que si on ne peut pas faire ce que fait une machine autoriserait à lui reconnaître une intelligence supérieure l’est tout autant.


Surestimer l’intelligence artificielle c’est avoir une piètre image de l’intelligence humaine, c’est absurde donc, mais alors d’où vient ce mythe prométhéen du 21e siècle : une IA qui nous dépasserait ? Ce n’est pas de savoir si la machine est intelligente ou pas qui est intéressant ici, mais pourquoi nous la voyons/croyons comme telle. S’interroger sur l’intelligence des systèmes IA ne serait-il pas symptomatique d’une crise que traverse notre civilisation ? Une crise émotionnelle.


On le voit bien et de nombreux psychologues et sociologues se penchent sur la question : les émotions sont devenues plus importantes dans la formation de nos opinions que les faits et les analyses rationnelles ou scientifiques. C’est le cas avec l’information et les réseaux sociaux, voire en politique.


De plus, nous avons un biais vers les émotions qui nous font peur ou qui nous surprennent. Le chien qui mord le facteur n’a aucun intérêt, mais le facteur qui mord le chien en aura. C’est le propre des fake news et des réseaux sociaux de s’appuyer sur ce biais. Les œuvres de science-fiction dystopiques et les cauchemars nous intéressent plus que les bonnes nouvelles.


Nous avons aussi un autre biais ici, encore plus dangereux et unique à l’humain : notre anthropomorphisme. Ce biais est utilisé par les communicants en choisissant, pour illustrer l’IA, des visuels d’une effroyable banalité avec des robots humanoïdes, des tablettes transparentes manipulés par des humains de cinéma, etc. Cette tendance à anthropomorphiser est un piège. Si les IA simulent des émotions, nous y croyons, nous irions jusqu’à penser qu’elles ont une conscience. Nous pourrions même leur demander amour, conseil, consolation comme le héros du film HER. Nous projetons craintes ou envies sur des machines ! Nous voulons parfois les voir comme des experts (projection anthropomorphique) et non comme la simple et excellente aide technique qu’elle peut être à notre créativité et à notre imagination.


La vraie question est donc de savoir jusqu’où nous pouvons accepter qu’elle impacte NOTRE intelligence.


Le débat sur les opportunités et menaces que présente l’IA n’a aucun sens. C’est l’homme et la nature humaine qui vont en décider. C’est la même question qu’avec le nucléaire, l’automobile, les réseaux sociaux, la génétique et bientôt le quantique.
L’IA sera à la fois un instrument de progrès et de manipulation. Un outil de développement et d’aliénation. C’est une confusion mentale de parler d’elle alors que nous devrions parler de nous, de notre nature, de notre organisation sociale, des moyens que nous mettons en œuvre pour nous manipuler les uns les autres, nous discriminer, nous exploiter parfois.


On peut avoir sur la nature humaine la position du Misanthrope ou celle de Rousseau, peu importe. Par rapport à l’IA nous garderons encore longtemps et de façon exclusive : le talent de créer et d’imaginer ; la capacité de choisir entre transgresser ou être conformiste ; l'art et les multiples manières d’être bon ou méchant ; les avantages et les inconvénients de notre inconscient si imparfait ; les vraies émotions, pas les fakes, que sont l’amour, la passion, la colère, la joie, la tristesse, la peur, la surprise, le dégoût.


Bref, à nous de ne pas nous laisser leurrer et d’accepter les faiblesses si géniales de NOTRE intelligence.


Publié le vendredi 7 juin 2024 . 3 min. 58

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