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Vous avez certainement déjà entendu vanter les mérites des hiérarchies plates. Face aux organisations classiques, nécessairement présentées comme lourdes, bureaucratiques et peu adaptables, les hiérarchies plates sont vues comme une solution moderne, agile et innovante. Les multiples niveaux de responsables y sont remplacés par un appel à l’enthousiasme et à la passion, et l’on glorifie le fait qu’entre le débutant et le directeur, la communication est directe, puisque tous les managers intermédiaires ont été écartés. Présentée comme une utopie collaborative, la hiérarchie plate figure en bonne place dans l’esprit startup que toute entreprise se doit d’adopter.


Les règles de la hiérarchie


Or, les choses ne sont pas si simples, et la disparition des chefs officiels n’implique pas la disparition des autocrates officieux. Nous devons au Français Henri Fayol, au début du 20e siècle, d’avoir formalisé les règles élémentaires de la hiérarchie en entreprise. Selon lui, si chaque subordonné ne doit dépendre que d’un seul chef, chaque chef doit avoir de 5 à 10 subordonnés. En-deçà, le coût d’encadrement est rédhibitoire, et au-delà, la supervision est insuffisante. Cela dit, avec seulement 7 subordonnés par chef, il est possible de coordonner une organisation de grande taille sans multiplier les niveaux hiérarchiques de manière excessive : 5 niveaux suffisent par exemple pour une organisation de 2 400 personnes. Bien entendu, certaines organisations abusent des niveaux hiérarchiques, mais cela permet le plus souvent de promouvoir les individus à peu de frais en leur attribuant un grade supplémentaire, qui dans les faits ne change pas grand-chose à leur travail. Dans un restaurant McDonald’s d’une soixantaine de salariés, on peut ainsi compter plus de 10 niveaux hiérarchiques. On retrouve le même phénomène dans certaines organisations publiques, où l’inflation symbolique des niveaux hiérarchiques compense la très lente progression des carrières.


Jeux de pouvoir dans les hiérarchies plates


Cependant, en-dehors de ces cas caricaturaux, la hiérarchie recèle une vertu essentielle : elle permet de déterminer formellement les responsabilités de chacune et de chacun, et par conséquent ce dont vous êtes redevable vis-à-vis des autres. Grâce à la hiérarchie, le pouvoir est formalisé, ce qui permet de contenir ou de canaliser ses abus éventuels. Il en va tout autrement dans les hiérarchies plates, où l’absence de formalisme peut laisser émerger des relations de pouvoir impromptues – voire sauvages – dans lesquelles les plus forts ou les plus chanceux risquent d’exercer une hégémonie difficilement contrôlable. Comme dans une classe de collège, certains individus vont chercher à accaparer le pouvoir, alors que d’autres seront inféodés, voire exclus. Le favoritisme et la peur peuvent se substituer au formalisme de l’organigramme. Parallèlement, et de manière peut-être plus anecdotique, s’il n’existe que deux niveaux hiérarchiques entre le débutant et le directeur, la probabilité que vous soyez promu est infime, et le risque est grand que vous passiez toute votre vie au même poste.


Au total, si le fantasme de la hiérarchie plate est attirant, il faudrait être bien naïf pour croire que l’absence de chefs entraîne la disparition des jeux de pouvoir, et que la suppression des liens de subordination met fin aux rapports de domination.


Publié le vendredi 8 février 2019 . 3 min. 22

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