« J’ai le sentiment de ne pas exister pour mon patron », « Je suis invisible au travail », « On ne m’écoute pas, pourtant j’ai des propositions à faire » …
Ces phrases reviennent très souvent quand on mène des entretiens auprès de salariés. Si elles sont beaucoup plus fréquentes de la part de « la base », on les entend aussi de managers intermédiaires.
De quoi sont-elles l’expression ?
D’un mot rarement prononcé dans les entreprises, et très peu traité dans la littérature académique : le mépris.
On évoque beaucoup la reconnaissance au travail comme une bonne pratique de management. Le mépris est l’autre face de la pièce.
Le mépris est un sentiment très complexe et très difficile à définir.
La définition que je retiens, c’est le : « sentiment par lequel on considère quelque chose ou quelqu’un comme indigne d’estime, d’attention ou d’intérêt ».
Indigne ? C’est dur à entendre non ?
Et pourtant…
Le mépris semble avoir une large place dans les relations professionnelles.
Mépris pour les personnes tout en bas de l’organigramme
Mépris pour celui ou celle qui n’a pas le bon diplôme
Mépris pour le client ou le fournisseur
Mépris pour ceux qui sont en opposition avec la gouvernance
Mépris pour les « autres », de par leur origine, leur appartenance religieuse, leur apparence physique.
Le mépris se traduit comment ?
On ne vous adresse pas la parole, on vous laisse dans des tâches non valorisantes et sous cotées par rapport à votre qualification, on ne vous donne pas les moyens de travailler, en sous-payant, en introduisant des consignes et des contraintes vexatoires.
Le mépris, ce n’est pas le harcèlement, mais les silences, les regards, les petites phrases assassines qui font tout autant leur œuvre.
Or, les études montrent qu’on ne se remet pas d’avoir été méprisé, on perd toute estime de soi, ou bien, on cherche la vengeance.
Ce sentiment d’être méprisé induit des coûts très importants en conduisant à du désengagement, du stress, et de la sous-performance.
Il est important de se rappeler qu’une des grandes fonctions du travail, c’est de rendre digne en donnant un statut social et en permettant de subvenir à ses besoins et à ceux de son foyer.
Le contraire du mépris, c’est le respect. Le respect qui donne sa dignité à l’autre, même si on ne l’aime pas particulièrement.
Les managers ne doivent pas le perdre de vue et bien réfléchir à ce qu’ils laissent à voir et à croire dans leur comportement.
Ça commence par le fameux SBM : un sourire, un bonjour et un merci !
La base ??
Publié le lundi 21 octobre 2024 . 3 min. 04
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d'Isabelle Barth
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