Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les véhicules autonomes existent depuis longtemps. Pour le moment, ils restent essentiellement cantonnés aux usines et aux entrepôts. Cela s’explique par le fait que leur fonctionnement repose sur des règles de type « si … alors ». Par exemple, « si » quelqu’un passe devant le véhicule, « alors » il doit immédiatement s’arrêter. A l’extérieur des usines et des entrepôts, il n’est pas possible d’anticiper tout ce qui pourrait se passer. L’approche de type « si … alors » est donc inutilisable.
L’intelligence artificielle est sur le point de révolutionner les véhicules autonomes. Pour comprendre son fonctionnement, on peut faire le parallèle avec la manière dont les adultes et les enfants apprennent une nouvelle langue. Alors que les adultes mémorisent et appliquent des règles (« si … alors »), les enfants (et l’intelligence artificielle …) apprennent par mimétisme. Dans le domaine des véhicules autonomes, il faudrait donc donner à l’intelligence artificielle la possibilité d’observer un grand nombre d’automobilistes « en action ». En analysant leurs comportements, elle s’améliorera peu à peu. In fine, elle conduira mieux que la plupart des humains.
Ce scénario ressemble à de la science-fiction … mais il est bien réel. Les véhicules Tesla qui circulent actuellement envoient en permanence des informations au siège du constructeur automobile américain. Ces informations proviennent de deux types de capteurs. Des capteurs externes collectent des informations sur ce qui se passe sur la route et des capteurs internes s’intéressent au comportement des conducteurs. Tesla utilise alors ces informations pour faire progresser ses algorithmes d’intelligence artificielle. Comme l’a raconté un employé de Nvidia, un fabricant de composants électroniques travaillant pour Tesla : « Contrairement à l’approche traditionnellement utilisée pour les véhicules autonomes, nous n’avons rien programmé. La voiture apprend par elle-même simplement en observant le comportement des conducteurs humains ».
Aujourd’hui, Tesla doit faire face à un dilemme. Ses algorithmes d’intelligence artificielle progressent plus rapidement en conduisant eux-mêmes qu’en se contentant d’observer passivement des conducteurs « humains ». Tesla a donc intérêt à ce que les conducteurs mettent leur véhicule en mode Autopilot le plus souvent possible. Mais donner le volant à un conducteur aussi peu expérimenté que l’intelligence artificielle de Tesla n’est pas sans risque. Aux Etats-Unis (où la conduite « sans les mains » est déjà autorisée), les véhicules Tesla en mode Autopilot ont été impliqués dans près de 300 accidents l’année dernière …
Source : Ojanperä, T., & Vuori, T. O. (2021). Platform strategy: Transform your business with AI, platforms and human intelligence. Kogan Page.
Publié le mardi 31 octobre 2023 . 3 min. 09
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