La folle histoire de Zoom

Eric Yuan est né en Chine au début des années 1970. En 1997, il obtient un visa pour les Etats-Unis. Il travaille alors pendant plusieurs années chez Webex, une entreprise spécialisée dans les visioconférences. En 2007, Webex est rachetée par Cisco. La plupart de ses clients sont mécontents car le logiciel est difficile à installer et à utiliser. En 2010, Yuan propose aux dirigeants de Cisco de réécrire la totalité du code de Webex. Cela permettra notamment de le rendre compatible avec les smartphones. Les dirigeants de Cisco rejettent sa proposition …

Frustré, Yuan quitte Cisco en 2011. Il fonde Zoom et débauche 40 ingénieurs qui travaillaient avec lui chez Cisco. Son objectif : développer un logiciel plus ergonomique que Webex. Sans surprise, le nouveau logiciel devra également être compatible avec les smartphones … Pour concrétiser ce projet, Zoom doit résoudre de nombreux problèmes techniques. Le logiciel doit pouvoir fonctionner avec tout type d’ordinateur. Il doit être compatible avec tous les navigateurs Internet. Il ne doit pas non plus être perturbée par la présence éventuelle d’un « firewall », etc. La crise du Covid-19 fera la fortune de Zoom. Aujourd’hui, l’entreprise fondée par Eric Yuan est le leader incontesté de la visioconférence avec 55% du marché mondial. Microsoft Team est deuxième avec 22%, Webex quatrième avec 9,5% et Google Meet sixième avec 5% …

Quels enseignements peut-on tirer de cette histoire ? Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les meilleurs entrepreneurs sortent rarement de nulle part. Ils ont souvent fait leurs premières armes au sein d’une grande entreprise. Cette expérience leur donne trois atouts par rapport aux autres entrepreneurs :

·       les informations et les connaissances nécessaires pour repérer des opportunités de marché les plus prometteuses ;
·       la confiance dans leur capacité à fonder leur entreprise ;
·       le réseau qui leur permettra de développer leur entreprise.

Plutôt que de laisser partir leurs employés les plus créatifs, les (grandes) entreprises devraient donc apprendre à tirer profit de leur fibre entrepreneuriale. Si Cisco n’avait pas laissé partir Eric Yuan, elle serait leader mondial de la visioconférence … un marché qui « pèse » actuellement près de 15 milliards d’€.