C’est aujourd'hui le maître mot dans les écoles de management. Elles veulent former des managers « hybrides ». À la fois formés à la gestion mais aussi capables de diriger des projets technologiques.
Dans ce sens, des formations au coding se développent un peu partout et notamment à ESCP business school qui en a introduit l’enseignement en 2015. Aujourd'hui, ses étudiants savent créer des applications. Dans le cadre de son programme Grande École, emlyon BS travaille également sur l’hybridation avec les sciences. Depuis cette rentrée, elle délivre pour la première fois son programme réformé à 100% dans cette logique d’hybridation qui doit donner à ses étudiants une culture scientifique très forte pour leur permettre de « maîtriser les compétences de demain ».
ESCP business school travaille également à mieux faire comprendre les institutions européennes à ses étudiants. Pas parce que son ambition serait de former des hauts dirigeants européens mais parce que les dimensions politiques, institutionnelles, juridiques sont nécessaires pour former de futurs leaders. Une logique qu’on retrouve à Grenoble EM avec la priorité donnée à la géopolitique.
Le mouvement d’hybridation entre écoles de management, d'ingénieurs et d’art a été lancé par l’ICN. Il y a maintenant tout juste vingt ans qu’elle s’est rapprochée des Mines de Nancy et de l’Ensad pour créer l’alliance Artem en 1999. Aujourd'hui 20% des cours de son programme Grande École sont aujourd'hui communs avec ceux des Mines. Tous les vendredis après-midi, les étudiants des trois écoles se retrouvent autour de projets communs.
À Nantes, Audencia BS a conclu une alliance proche avec l’École Centrale et l’Ensa qui irriguent notamment son programme Grande École. Audencia souhaite continuer à développer des parcours permettant aux étudiants de développer une double compétence pour associer passion et professionnalisation, intérêt pour les métiers de l’image, les sciences politiques, l’ingénierie, l’architecture, les arts, la technologie, etc. et le management. Demain, le pourcentage d’étudiants « hybrides » devrait avoisiner les 40%.
Comme l’ICN l’Institut Mines Télécom business school partage son campus avec une école d'ingénieurs, Télécom SudParis. Depuis 17 ans les deux écoles organisent chaque année un Challenge Projets d’Entreprendre commun pour les étudiants de deuxième année des deux écoles. Pendant une semaine ils travaillent en commun sur des projets. Certains choisissent d’intégrer la majeure entrepreneuriat en 3ème année et peuvent ensuite intégrer leur incubateur commun. Ensemble ils ont créé des entreprises comme Recommerce, le leader européen de la collecte de téléphones portables recyclés ou Auticiel, spécialisé dans les applications destinées aux personnes atteintes de troubles cognitifs et mentaux. L’hybridation c’est à cela que ça sert : à créer des produits nouveaux auxquels es jeunes ingénieurs ou de jeunes managers seuls ne penseraient pas. Des capacités qui leur seront utiles toute leur vie. Qu’ils créent ou pas une entreprise.
Publié le mardi 08 décembre 2020 . 3 min. 13
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d'Olivier Rollot
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