Les grandes écoles ne pouvant pas délivrer de licence, elles ont créé un diplôme de même niveau à la consonance toute british : le bachelor. Aujourd'hui la boucle est presque bouclée : les meilleurs bachelors des Grandes écoles s’apprêtent à obtenir un tout nouveau grade de licence et les universités à lancer des bachelors par le biais de leurs instituts universitaires de technologie.
Diplôme à forte dimension internationale et à finalité professionnelle dès le bac tout en restant relativement généraliste, étape possible à bac+3 (ou bac+4) tout en permettant une poursuite d’études, le bachelor a su synthétiser les attentes des jeunes et de leurs familles. S’ils portent tous le titre de bachelor, il en existe deux familles: en trois ans à l’anglaise ou en quatre ans à l’américaine, généralement appelés BBA.
Dans un cas comme dans l’autre c’est d’abord une dimension internationale que viennent chercher les étudiants. Pour les bacheliers, le bachelor est ainsi devenu une vraie alternative à la classe préparatoire avec des diplômes d’excellence comme le bachelor de l’Essec. Ils y voient un diplôme ouvert sur le monde - avec des séjours d’études à l’étranger - qui leur ouvriront des carrières internationales et des expériences professionnelles à mettre sur leur CV. Le cursus « Trois ans, trois pays » 100% en anglais du BSc in Management d’ESCP Europe propose ainsi à ses étudiants de se rendre successivement sur trois des six campus européens de l’école : Londres, Paris, Berlin, Madrid et Turin. Les étudiants sont également souvent attirés par la possibilité de créer des projets humanitaires comme au sein des bachelors de l’EM Strasbourg ou de La Rochelle BS.
Le bachelor est aussi un diplôme de proximité : les candidats postulent à 70-80% dans des écoles proches de leur domicile. Les profils recherchés varient très largement selon les bachelors. 60% des candidats du concours Atout+3 sont ainsi issus de terminale ES, 40% de S et quelques-uns de L et STMG. Demain le choix d’une spécialité mathématiques – au moins en première – sera un vrai atout pour intégrer les meilleurs d’entre eux.
Le bachelor a beau être le plus souvent considéré comme un diplôme professionnel, la grande majorité de ses diplômés poursuit ensuite ses études. En moyenne 75% pour les diplômés des bachelors des grandes écoles. Dont les deux tiers suivent ensuite le programme grande école d’une école de management.
Mais le bachelor est de moins en moins l’apanage des seules écoles de commerce depuis que, à la rentrée 2014, les Arts et Métiers ParisTech ont créé un bachelor en technologie ouvert aux bacheliers STI2D. Depuis même l’Ecole polytechnique a créé le sien. Des formats hybrides peuvent également voir le jour quand une école d’ingénieurs, l’EPF, et une école d’ingénieurs, l’ICD, s’allient pour créer un bachelor Tech Sales Management. Enfin les IUT s’apprêtent à renforcer leurs DUT par 3ème année de cours qui concurrencera les bachelors des grandes écoles en portant exactement le même nom.
Sans parler d’une multitude de bachelors créés dans les écoles de communication ou de création. D’où la création d’un tout nouveau « grade de licence » qui ne sera accordé qu’aux meilleurs d’entre eux par la Commission d'évaluation des formations et diplômes de gestion (CEFDG). La bataille du bachelor fait décidément rage !
Publié le mercredi 18 mars 2020 . 3 min. 31
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d'Olivier Rollot
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