La réforme du lycée et du bac général voulue par Jean-Michel Blanquer avance à grands pas. On sait maintenant peu ou prou quelles spécialités de première ont choisi les élèves et les épreuves terminales du bac se précisent peu à peu. En plus de leur tronc commun les élèves de première et terminale sont appelés à choisir un enseignement optionnel de trois heures et trois spécialités de 4 heures chacune (réduites à deux de six heures chacune en terminale) parmi les douze proposées.
Cette année 70% des élèves de seconde ont choisi la spécialité « Mathématiques » de première. En tout un peu plus d’une moitié des futurs élèves de première générale choisiraient trois spécialités scientifiques. 24% demandent l'une des nouvelles spécialités pluridisciplinaire comme « Humanités-littérature-philosophie » et 43% « Histoire géographie géopolitique et science politique ». Il devrait également y avoir plus d'élèves de 1ère qui suivent un enseignement de « Sciences économiques et sociales » qu’aujourd'hui.
Pour se concentrer sur la seule spécialité « mathématiques » le chiffre de 70% signifie à la fois beaucoup plus de demandes qu’il n’y avait d’élèves en S mais aussi moins qu’il n’y avait d’élèves de ES. En cumulant les élèves de deux séries on parvenait en effet à environ 85% des effectifs qui suivaient un enseignement de maths au lycée. Les écoles de management s’inquiètent : le niveau des élèves sera-t-il toujours suffisant en maths ?
Pour celles qui recrutent en classes préparatoires se pose la nécessaire adaptation de la filière. Jusqu’ici les bacheliers ES suivaient une classe préparatoire ECE, les S une ECS. Demain seule subsistera la filière ECT pour les bacheliers STMG. Les deux autres devront s’adapter. Sans doute en créant des parcours. Quatre en tout selon le niveau en maths des candidats :
- mathématiques approfondies / géopolitique ;
- mathématiques approfondies / économie sociologie et histoire du monde contemporain (ESH) ;
- mathématiques appliquées / géopolitique ;
- mathématiques appliquées / ESH.
Reste la question de la sélection après ces parcours. Moins difficile en math les parcours « mathématiques appliquées » ne risquent-ils pas d’attirer trop d’étudiants au détriment des autres et donc de faire baisser le niveau en mathématiques dans les écoles. Ce serait un comble alors qu’elles entendent de plus en plus former des managers capables de maîtriser des projets technologiques. Voire d’obtenir des doubles diplômes dans des écoles d'ingénieurs. Au point que certaines écoles imaginent déjà recruter plus largement en classes préparatoires scientifiques.
Du côté des écoles de management recrutant après le bac la question est également d’adapter leurs concours à des profils de plus en plus différents. D’autant que le passage sur Parcoursup en 2020 réduit le temps de passage des étudiants et pousse les écoles à se regrouper dans un plus petit nombre de concours. Certains réfléchissent même à aller plus loin en recrutant uniquement sur dossiers. Après tout c’est bien ce que font aujourd'hui les classes préparatoires…
Publié le jeudi 04 juillet 2019 . 3 min. 09
Les dernières vidéos
Enseignement, formation
Les dernières vidéos
d'Olivier Rollot
LES + RÉCENTES
LES INCONTOURNABLES