S’il est un pan de l’enseignement supérieur dans lequel l’égalité femmes / hommes est une réalité c’est bien celui des écoles de management. En moyenne les étudiantes y sont même légèrement majoritaires.
Et pourtant les inégalité de salaires et d’emploi sont persistante à la sortie de l’école. 12,6 % des diplômées 2018 des Grande écoles de management sont en recherche d’emploi six mois après leur sortie de l’école contre 9,8% pour les hommes. Un écart qui disparaît apre`s deux ans dans le monde du travail. Mais entre les deux les femmes managers ont dû accepter des rémunérations moins importantes. En moyenne les hommes diplômés en 2018 démarrent à un salaire de près de 3000€ par an supérieur à ceux de leurs homologues féminines : 37348 euros contre 34588 euros. Et 85,7 % des managers hommes ont un statut de cadre contre 76,9 % des femmes.
Ces écarts s’expliquent aussi par les choix de carrière. Les managers hommes occupent des postes mieux payés dans des secteurs comme l’assurance ou le conseil quand on retrouve plus largement les femmes dans les médias ou l’agro-alimentaire. Mais même dans les secteurs en tension on trouve des différentiels femmes / hommes au détriment des femmes. Les écoles incitent donc leurs étudiantes à choisir les secteurs les plus porteurs. De leur côté des associations comme HEC au Féminin assurent la promotion des carrières de leurs membres dans chaque entreprise. De même les écoles montent des centres de recherche en management pour que les entreprises fassent évoluer leurs pratiques et soient plus ouvertes. Si elles veulent garantir la parité des carrières au-delà de celle des diplômes, les écoles de management ont encore beaucoup de travail devant elles.
Mais qu’en est-il au plus haut niveau des écoles de management ? A leur direction ? Si on excepte Véronique de Chanterac, qui fur à la tête de ESCP Europe, force est de constater que le « top 5 » des écoles de management reste aujourd'hui la chasse gardée des directeurs hommes. Mais si on regarde plus largement on constate que c’est une femme, Catherine Lespine, qui dirige le groupe d’enseignement privé le plus valorisé financièrement, plus de 800 millions d’euros, Inseec U. Que c’est une femme, Alice Guilhon, qui dirige le Chapitre des écoles de management de la Conférence des grandes écoles et Skema. Qu’une autre femme, Delphine Manceau, dirige l’école qui recrute le plus d’élèves en classes préparatoires, Neoma. Et qu’on trouve des femmes à la tête de l’Inseec School of Business and Economics, Isabelle Barth, de l’ICN, Florence Legros, ou encore de l’EBS, Lamia Rouai. Sans oublier Isabelle Huault à la tête de Paris-Dauphine. Certes c’est encore une minorité de femmes – une pour cinq hommes – qui dirige les écoles de management françaises mais une minorité qui progresse. Et qui devrait d’autant plus progresser dans les années à venir qu’une bonne moitié des directeurs de programmes Grandes écoles sont aujourd'hui des femmes.
Publié le mardi 10 septembre 2019 . 3 min. 08
Les dernières vidéos
Enseignement, formation
Les dernières vidéos
d'Olivier Rollot
LES + RÉCENTES
LES INCONTOURNABLES