En publiant son premier « University Impact Rankings » en 2019, le Times Higher Education a montré la voie à une nouvelle forme de classements. Au lieu de s’appuyer sur des critères purement académiques, ou de réussite sociale, ce grand média de l’enseignement supérieur britannique a décidé de prendre en compte le respect par les établissements d’enseignement supérieur de onze des Sustainable Development Goals définis par l’ONU. Santé, qualité de l’éducation, impact sur le climat, égalité des chances sont autant de critères qui ont permis de totalement bouleverser les hiérarchies habituelles. Et ainsi de répondre aux attentes d’une génération qui entend donner du sens à sa vie et surtout à réveiller les consciences pour la planète comme l’ont récemment prouvé les étudiants signataires du « Manifeste étudiant pour un réveil écologique ».
Et voici les classeurs confrontés à un nouveau défi : répondre aux attentes d’une génération qui se dit par exemple prête à « questionner notre zone de confort pour que la société change profondément ». Une génération qui challenge de plus en plus les établissements d’enseignement supérieur sur leurs pratiques et leurs enseignements. Mais comment faire pour créer des indicateurs fiables ? Le Times Higher Education (THE) s’est essentiellement appuyé sur les données apportées par les universités. Or on sait combien les établissements, passée la phase initiale d’un intérêt relatif, sont susceptibles d’enjoliver leurs résultats dès lors qu’ils ont un impact fort sur leur recrutement. Il faudra donc rapidement passer à des indicateurs vérifiables si on veut établir des classements fiables. Et il y en a : le label Développement Durable & Responsabilité Sociétale (DD&RS) a ainsi été créé par la CPU et la CGE pour valoriser des établissements impliqués dans la RSE (ils sont dix aujourd’hui à avoir obtenu le label). Le Réseau français des étudiants pour le développement durable (Refedd) « œuvre pour des campus durables ». Enfin un test permet de mesurer l’impact de la RSE chez les étudiants comme dans les entreprises. Le Sulitest est aujourd’hui une sorte de TOEFL de la RSE qui a été passé par 115 000 personnes à ce jour dans le monde.
Pour aller plus loin, réunis au sein du programme Principles for Responsible Management Education (PRME) de l’ONU, des enseignants-chercheurs issus de près de 700 business schools dans le monde (dont 32 en France) travaillent depuis 2007 à faire émerger des principes dans leurs programmes. Audencia BS a ainsi créé un laboratoire « Business and Society » qui rassemble 25 professeurs, soit un quart de la faculté. En tout 10% des cours d’Audencia sont liés à la RSE (responsabilité sociale des entreprises). Une implication telle qu’elle a donné lieu, en 2010, à la signature d’un partenariat avec le World Life Fund. L’implication est également réelle du côté de La Rochelle business school ou de l’Esdes. Et même HEC en fait un de ces principaux objectifs.
Les « classeurs » français doivent eux-aussi maintenant s’emparer du sujet. Ils commencent à le faire si on en croit les nombreuses questions consacrées à la responsabilité sociale des entreprises posées cette année par Le Figaro.
Publié le mardi 17 septembre 2019 . 3 min. 18
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