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Le paradoxe du court-termisme

Publié le lundi 15 avril 2019 . 4 min. 29

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Vous avez certainement lu ou entendu des dizaines de fois cette réflexion : les dirigeants d’entreprise sont trop court-termistes. Ils ont l’œil rivé sur leur résultat du trimestre, quand ce n’est pas sur le cours de bourse du jour. Ils sacrifient les investissements d’avenir, la recherche à long terme, le développement de nouveaux marchés, la formation de leurs collaborateurs – tout cela, parce qu’on leur demande de produire des résultats, tout de suite. Et derrière ce « on », on montre du doigt deux coupables : d’abord, la bourse, qui change d’avis tous les jours et qui peut sanctionner la moindre déception. Ensuite, les systèmes d’incitation des managers, qui alignent leur rémunération sur le cours de l’action.


Tout cela est bien sûr souvent vrai. Mais c’est aussi très incomplet. Car cette explication laisse croire que le problème ne concerne que les patrons de sociétés cotées. En réalité, nous sommes tous court-termistes.


Une expérience classique d’économie comportementale consiste à vous poser cette question : préférez-vous recevoir 100 euros aujourd’hui ou 102 euros demain?? Vous choisirez sans doute 100 euros aujourd’hui. Deux proverbes connus dans toutes les langues vous y engagent : d’abord, «?le temps, c’est de l’argent?», puisque les 100 euros dont on dispose aujourd’hui peuvent être placés et rapporter, d’ici demain, un intérêt. Ensuite, « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » : attendre est un risque, puisqu’une promesse n’est pas toujours tenue.


En termes financiers, vous appliquez donc un taux d’actualisation qui permet de traduire une valeur future en valeur actualisée. Si vous choisissez 100 euros aujourd’hui plutôt que 102 euros demain, c’est que votre taux d’actualisation est supérieur à 2?% par jour. Combien faudrait-il vous promettre demain pour que vous choisissiez d’attendre et de ne pas prendre 100 euros tout de suite : 110 euros ? 150 ? Peu importe – c’est votre décision, et elle reflète votre taux d’actualisation.


Nous avons tous un biais pour le présent immédiat


Là où ça se complique, c’est si on vous propose maintenant un autre choix : 100 euros dans un an, ou 102 euros dans un an et un jour. Pour l’immense majorité d’entre nous, la réponse est facile. Quitte à attendre si longtemps, un jour de plus ou de moins ne compte guère : autant attendre 1 an et 1 jour et toucher 2 euros de plus !


Le choix semble évident… et pourtant il est problématique. Si vous êtes prêt à attendre un jour de plus pour gagner 2 euros, pourquoi ne le faites-vous pas dès aujourd’hui?? D’ailleurs, dans un an exactement, le choix du second scénario ne sera-t-il pas devenu exactement le même que dans le premier cas – entre le jour présent et le lendemain ?


Ce que révèle cette contradiction, c’est que notre taux d’actualisation n’est pas constant. Quand il s’agit du présent immédiat, nous sommes considérablement moins patients. En soumettant des problèmes de ce type à de grands échantillons, on peut le mesurer – et constater que nous avons tous un biais pour le présent.


C’est le même biais pour le présent, d’ailleurs, qui nous rend si difficile de faire un effort aujourd’hui en vue d’un bénéfice demain. Pensez aux efforts qu’il nous faut faire pour surveiller notre régime, faire du sport, ou arrêter de fumer. Nous savons bien que nous retirerions de grands bénéfices futurs en résistant à ces plaisirs immédiats. Mais voilà, les plaisirs sont immédiats : c’est ce qui les rend si difficilement résistibles.


La morale de l‘histoire, c’est que si l’on veut encourager des comportements moins court-termistes, il ne suffit pas de montrer du doigt les méchants actionnaires : il faut essayer de supprimer les tentations. Par exemple, c’est quand une société cotée est sur le point de rater un objectif trimestriel que la tentation de prendre des décisions court-termistes est la plus grande. D’où le choix que font certaines entreprises de ne plus communiquer aux analystes financiers d’objectifs trimestriels.  Avant de vous mettre au régime, vous ne gardez pas des tablettes de chocolat dans le placard…


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