Le marché mondial de l’impression 3D est en plein essor. Juste deux chiffres pour bien comprendre l’ampleur de cette nouvelle technique de fabrication. Trois milliards d’euros, c’est le montant des imprimantes, intrants d’impression et services associés vendus dans le monde en 2014. Trois milliards contre moins de 1 milliard d’euros en 2008.
Et le marché mondial de l’impression 3D pourrait bien atteindre 8,5 milliards d’euros à l’horizon 2020, soit une croissance moyenne de 20% par an entre 2015 et 20120, selon les calculs des experts de Xerfi. Il faut dire que cette technique de fabrication dite additive présente de nombreux avantages : production de pièces complexes aux géométries jusque-là inaccessibles, résistance et légèreté accrue des pièces, production sur mesure et réduction des coûts.
Des avantages qui n’ont pas échappé à plusieurs secteurs industriels. A L’industrie aéronautique et spatiale recourt par exemple à l’impression 3D pour produire des pièces fonctionnelles d’aérostructure, de moteur ou d’équipements intérieurs. Devenue incontournable pour les fabricants de matériel médical, elle leur permet de produire à moindre coûts des couronnes dentaires, implants et autres prothèses auditives parfaitement adaptés à la morphologie des patients. L’automobile et l’horlogerie-bijouterie figurent également parmi les autres grands secteurs utilisateurs.
Instrument d’une nouvelle révolution industrielle, l’impression 3D devra pourtant franchir le cap de la grande série pour se généraliser à l’ensemble des secteurs industriels. Car aujourd’hui, elle est surtout utilisée à des fins de prototypage. D’abord, parce que la vitesse d’impression est encore bien trop faible. Ensuite, les matériaux compatibles sont peu nombreux et encore très coûteux.
Autre bémol : la fabrication additive peine à se démocratiser auprès du grand public. Outre le faible choix de matériaux, les imprimantes personnelles sont réservées aux initiés. Et si les ventes d’imprimantes personnelles augmentent, le segment grand public pèse moins de 15% du marché mondial.
Autant d’évolutions que la start-up française Sculpteo illustre à merveille.
L’entreprise de 50 salariés, qui revendique le rang de leader des services en ligne d’impression 3D, vient de lever 5 millions d’euros . Cinq millions d’euros pour muscler son outil de production. Installée à Paris et San Francisco, Sculpteo compte désormais deux sites dans l’Hexagone et bientôt un autre aux Etats-Unis . Clément Moreau, son directeur général, considère en effet que le secteur « évolue du prototypage vers la première série » et qu’il y a « une place à prendre en Californie où aucun acteur international de l’impression 3D n’est implanté ».
Car la jeune entreprise créée en 2009 ambitionne d’être l’usine en ligne de milliers de clients. Et pas seulement des particuliers, des start-up ou des PME. Elle vise également les grandes enseignes, en particulier pour résoudre leurs problèmes de pièces de rechange. Et aussi bien sûr pour fabriquer des pièces à la demande ou personnalisables.
Voilà quelques mois, Sculpteo a opéré un virage stratégique vers le BtoB. C’est ainsi que la jeune pousse assure des prestations d’impression à la demande pour les clients professionnels de quelques agences de La Poste en Ile-de-France ou encore pour le géant américain Amazon. Un partenariat avec le géant du e-commerce qui va lui permettre de passer à la vitesse supérieure en Amérique du Nord où Sculpteo réalise déjà le quart de son chiffre d’affaires. Un peu comme si la jeune pousse française voulait relever le défi de l’obsolescence programmée aux Etats-Unis.
Pascale Mollo, L'impression 3D et la stratégie de Sculpteo, une vidéo Precepta Stratégiques
Publié le mercredi 08 juillet 2015 . 3 min. 32
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