En France, les syndicats de salariés représentent environ 7% de l’ensemble des salariés, soit l’un des plus faibles taux de syndicalisation des pays de l’OCDE. Mais, le poids du syndicalisme est surtout perceptible au travers du taux de couverture conventionnelle qui est très important. En 2012, 98% des salariés étaient couverts par un accord de branche ou d’entreprise selon les chiffres du Ministère du travail.
Cependant, si un grand nombre de salariés français sont couverts par la négociation collective, les enquêtes internationales révèlent que les relations entre les salariés et leurs employeurs sont de mauvaise qualité en France. Environ 15% des salariés français estiment que les relations avec le management sont assez mauvaises ou très mauvaises.
Or, le déficit de confiance et de dialogue entre les partenaires sociaux a des conséquences négatives et appelle à des évolutions significatives de notre système de relations sociales.
En particulier, il conviendrait de donner plus de poids à la négociation collective en entreprise, non sans avoir au préalable renforcé la représentativité et la légitimité des partenaires sociaux.
Pour ce faire, il pourrait être envisagé de renforcer les liens entre les salariés et les syndicats en incitant à l’adhésion syndicale. Or, accroître l’adhésion syndicale implique de proposer de réelles contreparties aux salariés, à l’instar des pays scandinaves qui offrent de nombreux services à leurs adhérents. Certains évoquent la mise en place d’un chèque syndical consistant à attribuer à chaque salarié une somme, abondée par l’employeur et/ou les pouvoirs publics qu’il serait libre de verser au syndicat de son choix. D’autres envisagent un financement via une cotisation sociale obligatoire généralisée à l’ensemble des salariés.
Parallèlement, il conviendrait d’améliorer la communication et le partage d’informations au sein des entreprises par des canaux moins formels. En France, la qualité et la fréquence des échanges entre les salariés et leurs employeurs sont relativement faibles et les syndicats peinent à jouer leur rôle d’intermédiaires. On peut noter que la défiance est forte du côté des employeurs et que les syndicats ne sont pas les seuls responsables de ces mauvaises relations sociales.
Enfin, une autre piste pourrait consister à renforcer la présence des représentants du personnel au sein des conseils d’administration, comme cela existe en Allemagne. La loi du 14 juin 2013 prévoit la participation des représentants des salariés aux CA des grandes entreprises mais en pratique les syndicats sont encore trop peu associés à la gouvernance des entreprises.
Publié le mercredi 12 octobre 2016 . 2 min. 54
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