Après deux années de forte croissance, la crise sanitaire du Covid-19 constitue un véritable choc pour l’ensemble de la filière des appareils de chauffage et de climatisation. Elle a été à l’origine de l’arrêt de nombreux sites de production, du report de la plupart des installations et d’une chute d’activité sans précédent pour les négociants et magasins de bricolage. Le marché devrait mettre plusieurs années à retrouver son niveau d’avant-crise selon l’étude Xerfi-Precepta, tant les difficultés resteront fortes du côté du marché du bâtiment. Pour autant, les tendances de fond ne devraient pas être remises en cause, à commencer par l’intérêt croissant des Français pour les équipements « verts », comme en témoignent les ventes de pompes à chaleur qui ont pour la première fois dépassée celles des chaudières au fioul et au gaz en 2019. Une bonne nouvelle pour l’industrie tricolore, principale exportatrice de pompes à chaleur à travers le monde.
La crise sanitaire, puis maintenant économique, survient dans un contexte qui était déjà compliqué pour la filière du chauffage et de la climatisation. Le cadre réglementaire fluctuant a modifié en profondeur les équilibres entre les différents équipements de chauffage en renforçant l’attractivité des appareils fonctionnant à partir d’énergies renouvelables. Surtout, les fabricants tricolores comme Groupe Atlantic ou Aldes, pour ne citer qu’eux, doivent affronter une concurrence étrangère accrue, notamment des groupes asiatiques qui ne disposent pas (ou peu) d’un outil de production en France. En témoigne la nette augmentation des importations françaises d’équipements CVC en 2019, au regard de la croissance du marché français. Certains de ces groupes, comme le Japonais Daikin, ont d’ailleurs lancé de grands programmes de conquête du marché français, fort de leur marque et de puissants effets d’échelle, gage d’une compétitivité prix importante. La crise pourrait accélérer ce mouvement dans un contexte où les ménages français se montreront plus attentifs côté prix.
Un tel contexte impose aux industriels d’accélérer leurs investissements dans la robotisation des sites et l’optimisation des process. C’est ainsi qu’E.l.m. Leblanc a lancé le projet IRON-MEN en février 2019 qui vise à créer un système de guidage personnalisé permettant aux opérateurs de production d’optimiser leur temps et leurs tâches. Les industriels doivent aussi s’adapter aux évolutions réglementaires qui les poussent à proposer une offre « multi-énergies ». Historiquement spécialisée dans les chaudières au gaz, De Dietrich a par exemple pris position sur le marché de la climatisation en lançant, en juin 2018, une gamme de pompes à chaleur air/air réversibles. Les acteurs tentent également de prendre le virage de la maison connectée en mettant sur le marché des équipements dits intelligents. Ces appareils permettent aux utilisateurs de gérer en temps réel et à distance la température de chauffage de leur domicile, de consulter l’évolution de leur consommation d’énergie ou de programmer des plages horaires de fonctionnement. Enfin, des actions de communication et de formation sont déployées auprès des installateurs (plombiers, chauffagistes, électriciens…) afin de reprendre en main, dans une certaine mesure, la distribution de leurs équipements et développer les ventes.
Publié le mardi 01 septembre 2020 . 3 min. 14
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