Une franche reprise du marché de la rénovation est exclue en 2020. Arrêtés brutalement au début du confinement, les chantiers ont depuis repris à un rythme dégradé, contraints par les difficultés d’approvisionnement et, surtout, par l’application des gestes barrières. Côté demande, la baisse du pouvoir d’achat et la chute des ventes de logements anciens, après le niveau record de 2019, vont détériorer les carnets de commandes. Si cette situation promet de compliquer pendant un temps l’équation financière et les stratégies de croissance des entreprises, de vrais motifs d’espoir subsistent pour l’après-2020. Le recentrage des Français sur l’habitat ou le rôle contra-cyclique des bailleurs sociaux et autres propriétaires d’actifs s’imposeront comme des forces de rappel.
Alors quelles stratégies dans l’après-crise pour les acteurs de la rénovation ? Certes, de nombreuses interrogations subsistent sur l’évolution de la demande et des comportements des consommateurs. Néanmoins, des tendances lourdes resteront d’actualité, comme la volonté des entreprises de davantage structurer l’offre en direction des particuliers. Des particuliers qui attendent d’être accompagnés et conseillés face à des travaux perçus comme complexes voire décourageants… Plusieurs catégories d’acteurs sont à la manœuvre. D’abord les très offensifs délégataires de certificats d’économies d’énergie à l’instar de GEO PLC qui s’illustre par ses programmes de travaux quasi-gratuits et clés en main pour les particuliers, dont le dernier, MaChaudièreGratuite.fr, a été lancé en mars 2019. Citons aussi les plateformes d’intermédiation qui cherchent à donner confiance aux particuliers à travers une sélection préalable des artisans. Une phase de structuration a eu lieu avec les rachats successifs de Mesdépanneurs par Engie et Hellocasa par EDF renommée depuis Izy. Enfin, les constructeurs de maisons individuelles, eux, cherchent à élargir leur domaine de compétence à la rénovation. Le leader Hexaom a fait l’acquisition de plusieurs spécialistes du secteur dont Rénovert, Camif Habitat et Illico Travaux.
En matière de rénovation, si la majorité de l’activité est réalisée par des petites entreprises, les grands groupes de BTP jouent un rôle fondamental. Des singularités en matière de positionnement et stratégie de croissance existent toutefois selon la taille des acteurs. Les géants du BTP, eux, sont en capacité de réaliser de lourds travaux de rénovation nécessitant des compétences techniques avancées. Cela constitue un levier de différenciation majeur pour eux, leur ouvrant des marchés sur lesquels seuls quelques intervenants sont susceptibles d’intervenir. Les entreprises et notamment les plus grandes misent aussi sur le BIM. Comme pour le neuf, le BIM en rénovation représente un levier d’amélioration de la qualité et de la productivité, ainsi qu’un outil de gestion à destination des propriétaires des biens, une fois les travaux achevés. Enfin, les acteurs du BTP, et les grands groupes en particulier, misent sur l’exemplarité en matière énergétique. Les efforts des entreprises portent sur les garanties sur les niveaux de consommation post-rénovation, notamment à travers les contrats de performance énergétique. Citons aussi les équipements connectés qui vont s’imposer comme des outils indispensables pour mesurer et corriger les consommations, et permettre aux propriétaires et aux occupants de remplir leurs objectifs en matière d’empreinte carbone.
Publié le jeudi 9 juillet 2020 . 3 min. 36
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