Les stratégies des business schools à l'épreuve du choc du Covid-19

La trop lente récupération de l’économie française se traduira par une dégradation sur le front de l’emploi. Le chômage de cadres devrait alors repartir à la hausse. Or les cadres sont surreprésentés parmi les familles des élèves : ils risquent alors de privilégier des formations financièrement plus accessibles et pencheront pour les filières universitaires à la rentrée 2021. De la même manière, un marché de l’emploi déprimé pourrait remettre en cause l’employabilité des nouveaux diplômés et peser sur la réputation des écoles. Les stages se feront aussi plus rares, ce qui est déjà le cas. Et c’est particulièrement grave pour les stages de fin d’études qui constituent souvent une perspective de préembauche, notamment dans les mastères spécialisés. C’est finalement le terrain de prospection des écoles qui risque de se rétrécir davantage, au moins transitoirement.

Dans ce contexte, quelles sont les stratégies pérennes des écoles et celles qui feront l’objet d’une profonde remise en cause ? Tout dépendra de leur degré de notoriété et de réputation. Nombre d’entre elles seront en situation de retournement et encouragées à faire appel au private equity. Un cycle de mégafusions va aussi sans doute s’enclencher. Bien sûr, certaines écoles auront les moyens de se montrer offensives grâce à la force de leur marque. Mais, quelle que soit leur situation, la crise enjoint aux écoles d’accélérer un vieux chantier, celui de leur repositionnement, face à une concurrence qui promet de s’accélérer et de se polariser davantage entre cursus élitistes et les modèles low cost portés notamment par les plateformes de e-learning...