Les prestataires logistiques seront aux avant-postes du rebond de l’activité en 2021, après avoir été en première ligne au plus fort de crise. Dépendant directement de la santé du commerce mondial, l’activité des groupes de la logistique a logiquement été pénalisée en 2020. Mais les crises engendrent parfois des paradoxes. Celle-ci a notamment provoqué une augmentation des prix du fret aérien et maritime en dépit de la chute des volumes. Dans l’aérien, l’arrêt des vols passagers, qui emportent près de 75% des marchandises, a soustrait des capacités et provoqué une envolée des taux de fret. Les taux de fret maritimes, eux, ont d’abord reculé avec l’effondrement de la demande, puis les compagnies maritimes ont rapidement réduit leurs services et appliqué des surcharges si bien que les tarifs atteignent aujourd’hui des sommets pour les lignes vers l’Europe. A contrario, le transport routier s’est caractérisé par des surcapacités et donc par une pression accrue des clients chargeurs sur les prix.
En dépit de profondes incertitudes liées au « stop and go » des économies à travers le monde, les prestataires logistiques doivent d'ores et déjà anticiper le monde d'après alors que de grandes lames de fond bouleversent leur environnement. Citons la recomposition des chaînes de valeur, la redistribution des parts modales, la transition écologique accélérée… Pour ne rien arranger, les pressions concurrentielles ne cessent de se renforcer :
- D’abord de la part des armateurs maritimes qui intègrent peu à peu par croissance externe des activités logistiques comme CMA CGM ou Maersk.
- La pression se renforce aussi avec les commissionnaires numériques mais surtout avec les géants du e-commerce qui peu à peu ouvrent leur logistique interne aux vendeurs tiers des places de marché. Amazon serait ainsi devenu le premier prestataire logistique mondial. Le chinois Alibaba, lui, tisse sa toile en multipliant les partenariats avec des acteurs de la chaine logistique en Chine et dans le monde. En France, il s’est allié avec La Poste et Relais Colis.
Pour les prestataires logistiques historiques, la course à la taille de ces mastodontes dans la logistique leur fait courir un risque de dépendance et de marginalisation, notamment en perdant la maîtrise de la relation avec l’expéditeur et le consommateur. En réaction, et pour se saisir des opportunités de croissance, les prestataires font feu de tout bois. Ils tentent de se positionner sur des marchés clients dynamiques comme la santé-pharma ou l’alimentaire ou encore dans des zones géographiques clés à travers le monde. Ils investissent dans des moyens supplémentaires et de nouveaux services pour répondre au boum du e-commerce, notamment lors des phases de confinement. Les prestataires logistiques misent également sur les nouvelles technologies : solutions de traçabilité pour améliorer la visibilité sur les flux de marchandises, robots, exosquelettes, lunettes connectées et drones pour automatiser les opérations… Les logisticiens travaillent aussi à décarboner leur offre de transport. Enfin, les stratégies de consolidation font également parti du menu.
L’étude Xerfi Precepta montre d’ailleurs que la crise sanitaire pourrait accélérer ce phénomène qui toutefois ne concernera qu’une poignée d’acteurs… et pas forcément les plus grands en taille.
Publié le mercredi 16 décembre 2020 . 3 min. 27
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