Xerfi Canal présente l'analyse d'Alexander Law, directeur de Xerfi Global
L’économie américaine tient bon. Même si elle est lente, la croissance est toujours au rendez-vous. Le PIB américain a augmenté de 0,5% au troisième trimestre 2011, une tendance qui devrait s’être prolongée sur les trois derniers mois. Cette orientation plus favorable devrait se poursuivre et la croissance américaine approcher 2% en 2012. Voilà une performance plus qu’honorable en ces temps de crise, d’autant que la situation s’améliore aussi sur le front de l’emploi. Même si les entreprises demeurent prudentes, elles ont continué de recruter. 200 000 emplois ont été rajoutés outre-Atlantique en décembre dernier, portant le bilan sur l’ensemble de l’année à 1,6 millions de créations nettes de postes. Résultat : le taux de chômage est retombé à 8,5% alors qu’il culminait à 9,2% de la population active en août. Certes, c’est un niveau qui reste très élevé dans le contexte américain, mais au moins la pente est-elle vertueuse. Bien entendu, la situation de l’économie américaine demeure fragile : l’incertitude politique, la nervosité des marchés, la santé chancelante des partenaires commerciaux. Ce sont autant d’éléments qui pourraient enrayer la dynamique. Mais, vue d’Europe, la position américaine parait forcément enviable. Cette année, nous n’attendons pas plus de 0,8% de hausse du PIB en Allemagne, 0,2% en France et même des reculs en Espagne et en Italie. Pourquoi un tel différentiel dans les performances ? La première raison, c’est que le Vieux Continent n’en est qu’aux balbutiements des politiques d’austérité imposées par les marchés aux gouvernements. La modération, voire la baisse de la dépense publique alliée à une fiscalité plus punitive pèsera forcément sur notre croissance. Aux Etats-Unis, les Etats ont déjà fait leur purge et taillé dans le vif. Pendant ce temps, à Washington, les têtes sont bien plus tournées vers les échéances électorales que vers la mise en place de mesures impopulaires qui ne franchiraient jamais les portes du Congrès. La deuxième raison, c’est que les Etats-Unis disposent d’une vraie marge de manœuvre monétaire. La Fed n’a pas hésité à épauler l’économie en continuant de créer de la monnaie. D’un côté de l’Atlantique, le quantitive easing. Du côté européen, c’est le quantitative freezing. La BCE a bien accepté de fournir des liquidités aux banques, qui les ont d’ailleurs immédiatement replacées auprès de l’institution de Francfort, mais hors de question de monétiser les dettes nationales. Aujourd’hui, le découplage le plus inquiétant, ce n’est pas celui entre les émergents et les pays avancés, mais celui entre les Etats-Unis et l’Europe.
Alexander Law, Etat-Unis - Europe : le vrai découplage, une vidéo Xerfi Canal.
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