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Comprendre la "stratégie de l'indice des prix" face à l'inflation

Publié le mardi 6 septembre 2022 . 5 min. 08

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Voici l’équation posée au gouvernement : comment soulager les finances des Français face à l’inflation sans trop peser sur des comptes publics déjà considérablement dégradés ? La solution : en menant une politique de l’indice. En d’autres termes, en s’efforçant de freiner la progression de l’indice général des prix à la consommation dans le but de limiter les revalorisations des prestations sociales qui lui sont indexées, mais aussi de contenir l’évolution de la masse salariale de la fonction publique.


Les prix de l’énergie au cœur des mesures


Et c’est un fait, selon Eurostat, la direction générale européenne chargée de l’information statistique, la France est l’un des pays où la hausse des prix est actuellement la plus contenue au sein de la zone euro, 2,6 points plus bas que la moyenne générale en août dernier. Elle se situe ainsi nettement en dessous des principales économies voisines : Allemagne, Italie, Espagne, Belgique, et surtout des Pays-Bas, avec qui l’écart est de plus de 7 points, soit du simple au double ! La différence serait même plus importante encore selon l’Insee pour qui l’inflation a été en France de 5,8% en août dernier, soit 0,7 point de moins que le chiffre avancé par Eurostat.


Si la construction même de l’indice permet à la France d’afficher un taux d’inflation « officielle » plus bas que ceux de ces principaux voisins, l’explication est un peu courte pour justifier l’ampleur des disparités. Pour bien les comprendre, il faut revenir au cœur même de la flambée actuelle des prix, l’énergie. En hausse de près de 30% en France sur les 3 derniers mois en moyenne par rapport à la même période de 2021, elle se situe à un pic historique. C’est impressionnant, mais c’est beaucoup moins par rapport à nos plus proches voisins dont les hausses s’étirent de 36% pour l’Allemagne jusqu’à plus de 72% pour les Pays-Bas.


Bouclier tarifaire depuis octobre 2021 pour geler les tarifs réglementés de vente du gaz, revalorisation plafonnée à 4% des prix de l’électricité en février dernier, remise à la pompe de 18 centimes le litre depuis le 1er avril à laquelle s’est ajoutée celle directement effectuée par les groupes pétroliers, ces mesures ont permis, plus qu’ailleurs, de limiter la casse. Des mesures confirmées, voire amplifiées cet été, avec pêle-mêle l’évolution de la remise carburant qui est majorée à 30 centimes du 1er septembre au 31 octobre avant de devenir dégressive. À cela s’ajoute une remise supplémentaire de 20 centimes par litre annoncée par le réseau TotalEnergies, contrepartie vraisemblablement de l’absence de taxation des surprofits réalisés par le groupe, même si le débat a été relancé. Mais c’est aussi le maintien du bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie jusqu’à la fin de l’année.


Chaque point d’inflation en moins, c’est 10 Md€ d’économies pour les caisses publiques


Bien entendu d’autres mesures ont été prises pour soutenir le pouvoir d’achat : suppression de la redevance audiovisuelle, rachat de RTT, coup de pouce en direction de certains ménages… Mais la première volonté du gouvernement est bien de contenir l’évolution de l’indice général des prix, de l’énergie plus particulièrement. Le calcul est simple. En moyenne, l’inflation énergétique des 5 plus grandes économies de la zone euro hors France est d’environ 50%. Si tel était le cas dans l’Hexagone, la hausse des prix serait instantanément passée à 8% soit 2 points environ de plus que celle effectivement constatée. Et encore, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne ont également accordé des ristournes à la pompe, ce qui tend également à retenir la hausse des prix de l’énergie dans ces pays. Finalement, si rien n’avait été fait, l’inflation s’approcherait certainement de 8,5%, voire plus.


Or, l’enveloppe des prestations sociales dont la revalorisation est en lien direct avec le niveau d’inflation est d’environ 830 milliards d’euros. Entre une inflation à 6% et une autre à 8,5%, l’addition passe de 880 milliards à 900 toutes choses égales par ailleurs, soit une économie de 20 milliards d’euros. Chaque point d’inflation en moins et c’est environ 8 milliards d’euros en moins pour les caisses publiques. Reste l’autre gros poste : celui de la masse salariale publique : 211 milliards d’euros, hors cotisations sociales et contributions aux régimes des retraites versées par les employeurs. Le même calcul qu’effectué précédemment conduit à une économie de 5 milliards d’euros. Un point d’inflation en moins et c’est finalement 10 milliards d’euros qu’il ne faut pas débourser. Certes, il conviendrait d’intégrer le manque à gagner en termes de recettes de TVA pour ajuster le calcul avec ce bémol néanmoins : quand les prix s’envolent, les ménages se serrent la ceinture et les volumes baissent.


Jouer sur l’indice des prix c’est certainement le moins coûteux pour les finances publiques, mais c’est une stratégie qui a aussi ses limites :


1. ce n’est pas équitable, puisque tous, riches ou pauvres en bénéficient ;
2. cela brouille le message prix au moment où il conviendrait de sensibiliser les Français sur les coûts de la transition énergétique ;
3. et, enfin, cela pose le problème de la gestion de la sortie de ce système avec le risque lié d’effet « boomerang »… si d’aventure les cours mondiaux du pétrole restaient élevés.


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