Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi
C’est un enjeu majeur pour les entreprises de conseil, le « newbiz » est reparti. Un newbiz porté par un profond mouvement de consolidation, de restructuration et de repositionnement des entreprises, qui gagne en intensité en sortie de crise, maintenant que les contraintes financières s’allègent. Un indice, selon les données de Thomson Reuters, les « fusacs » annoncées gros gisement d’affaires pour le conseil, totalisent au niveau mondial 2 900 milliards de dollars sur les huit premiers mois de l’année à seulement 3% du record de 3 000 milliards établi en 2007. Bien entendu, il y a loin de la coupe aux lèvres, et si le marché mondial des fusions acquisition est en ébullition, le marché français stricto-sensu est un peu à la traine cette année après un exercice 2014 il est vrai exceptionnel, marqué des méga-deals qui ont affolé le compteur : le rachat de SFR par Numericable, la fusion Lafarge-Holcim et le rachat par L’Oréal de 8% de son propre capital à Nestlé. Cette année c’est un peu plus calme, en dépit du changement de mains déjà effectif d’Alcatel-Lucent, d’Alstom ou de Norbert Dentressamgle. Mais les avocats d’affaires en témoignent, la reprise est bien là et le nombre d’opérations closées et les prix de vente sont en hausse depuis le deuxième semestre 2014. Avec ce petit supplément, les dossiers sont de plus en plus complexes et nécessitent des équipes pluridisciplinaires aux compétences élargies : contentieux, procédures collectives, droit social et droit fiscal. L’avantage va donc plutôt actuellement aux cabinets full services. Le contexte est bon pour les avocats d’affaires mais également pour tout l’écosystème qui gravite autour de la transaction d’entreprises au sens large, transmissions comprises. Les cabinets d’audit, de conseil ou les professionnels de la gestion de patrimoine sont donc également aux avant-postes. Dans un contexte économique encore un peu mou en France et en Europe, des taux d’intérêt au plancher et l’abondance des liquidités, les transactions vont rester nombreuses, et ne s’arrêteront pas aux plus grandes entreprises, le froissement de start-up technologiques est un vivier d’opérations de plus petite taille. Parmi les activités de conseil en effervescence, il ne faut surtout pas oublier, les services informatiques. A l’heure où la plupart des entreprises travaillent à leur nécessaire transformation numérique, le big data fait une percée spectaculaire et draine une grande partie des investissements IT des entreprises quand il ne les fait pas exploser. Ce n’est pas pour rien que de l’autre coté de l’Atlantique, Dell va racheter son compatriote EMC, poids lourd du stockage de données informatiques. Pour une somme record de 67 milliards de dollars. Et avec l’ambition immense de créer le numéro 1 mondial du big data, devenu le principal enjeu de l’ère numérique selon Michael Dell. Il est vrai que dans cette affaire, il est juge et partie. Autre marché en plein boum, celui de la cybersécurité. Il faut dire que les soutiens à l’activité sont nombreux entre la recrudescence des menaces informatiques, la mise en place de nouvelles réglementations plus contraignantes et les nouvelles vulnérabilités liées aux évolutions des techniques et des pratiques. D’ailleurs d’après une étude Xerfi sur le sujet, le marché français a déjà bondi d’environ 10% entre 2013 et 2014 pour atteindre 1,6 milliard d’euros, et selon nos experts la tendance restera bien orientée à moyen terme. Le newbiz a mis le pied sur l’accélérateur, les activités récurrentes progressent aussi grâce au retour de la croissance c’est suffisant pour faire changer d’orbite les activités de conseil et commencer 2016 en trombe.
Alexandre Mirlicourtois, Les activités de conseil accélèrent, une vidéo Xerfi Canal TV
Publié le lundi 09 novembre 2015 . 3 min. 53
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