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Macron peut-il vraiment stimuler l'épargne financière ?

Publié le jeudi 24 mai 2018 . 3 min. 59

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C’est une lubie de quasi tous les gouvernements, flécher l’épargne des ménages vers des actifs plus risqués afin d’aider au financement des entreprises, principalement des PME. Dernier avatar en date, le PACTE, le Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises.


Réformes de comptes épargne retraite, d’une partie de l’assurance vie, de l’intéressement et de la participation c’est un véritable inventaire à la Prévert. Un inventaire qui part de deux idées bien ancrées chez nos politiciens et nos élites administratives.


1- La France bénéficierait d'un atout caché, de réserves inexploitées de croissance à travers son épargne abondante.


2- L’économie française manque de fonds propres, or le financement par fonds propres est la clé de l’innovation et la croissance, pour paraphraser François Villeroy de Galhau, gouverneur de la banque de France.


Il y a pourtant derrière cela plus une croyance que des faits avérés. Oui, la France dispose bien d'un taux d'épargne brut des ménages élevé au regard des autres grands pays développés, comme l'Allemagne d'ailleurs. A près de 15% en moyenne sur les 10 dernières années, il est nettement au-dessus des autres pays européens et est supérieur de deux points à la moyenne de la zone euro. Mais les comparaisons sont d'une robustesse très relative : problèmes de périmètre, problème d'hétérogénéité lié au traitement différent des dépenses collectives selon les pays, nature des régimes de retraite, etc. Mais, là n'est pas le principal.


Il y a d'abord le fait qu'une grande partie de l'épargne française va dans la pierre. Des près de 12 500 milliards euros de patrimoine brut des Français, l’immobilier compte pour 54% environ, dont l’essentiel est lié à la résidence principale : par nature cette épargne n’est pas mobilisable. Vient ensuite, la composante de l'épargne qui ne s'investit pas dans l'immobilier, l’épargne financière pour un peu plus de 5 000 milliards d’euros, soit 40% de l’ensemble. C’est beaucoup ! Mais dans ces placements financiers, la prise de risque n’est pas énorme, elle concerne à peine 36% des actifs. Et ce n’est pas près de changer ! C’est peut-être un biais culturel, mais les épargnants français préfèrent la sécurité au rendement. L’évolution de la collecte nette du livret A en est à la parfaite illustration : malgré un taux figé à 0,75%, ce qui ne permet pas d’absorber l’inflation, les Français ont placé plus de 12 milliards d’euros supplémentaires sur leur compte en 2017 au plus haut depuis 4 ans. Et tel que c’est parti, ils en mettront encore plus cette année : 6,4 milliards d’euros ont de nouveau été collectés au 1er trimestre 2018 contre 5,9 au 1er trimestre 2017, en hausse de 8%.


Les sondages, les uns après les autres sont sans ambiguïté, les Français sont réfractaires aux risques. Dans une quête menée par Odoxa pour les Echos et le courtier en ligne LinXea, ils ne sont que 15% à faire de la performance le critère le plus important. La sécurité reste la motivation première et c’est bien pourquoi, le livret A, même à 0,75%, l’assurance vie en supports euros, même avec un rendement à 1,8% et l’immobilier, malgré son matraquage fiscal, restent l’alpha et l’oméga de leurs placements.


Les ménages épargnent beaucoup mais par précaution, ils capitalisent donc peu. Et il aurait peut-être fallu commencer par-là, partir des attentes des épargnants et adapter les produits existants pour les rendre plus utiles à l’économie réelle. S’interroger également sur le désir des entreprises à ouvrir leur capital. Se préoccuper, aussi, de la rentabilité du capital productif qui est l'élément clé de l'attractivité des placements financiers, qui est surtout l'élément décisif de l'orientation de l'épargne vers les fonds propres des entreprises.


Rien de tel dans ce plan qui est comme les autres ne changera rien ou pas grande chose, on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif !


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