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L’industrie allemande peut-elle se réinventer ?

Publié le vendredi 14 avril 2023 . 4 min. 15

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L’Allemagne a longtemps été citée en exemple pour la vitalité de son tissu industriel et le poids que l’industrie occupe dans son PIB (20,4% contre 10% pour la France selon les données de l’OCDE en 2021).

La réussite industrielle reposait jusqu’ici sur plusieurs facteurs :
• Un positionnement des entreprises industrielles sur des produits haut de gamme et de haute technologie ainsi que sur des marchés de niche
• Une forte capacité des entreprises allemandes à exporter, en particulier vers la Chine et les États-Unis, lui permettant de réaliser d’importants excédents commerciaux
• Une abondance de travailleurs qualifiés
• Une énergie peu chère avec une dépendance forte à l’importation de gaz russe
• L’intégration dans son organisation industrielle des pays frontaliers à l’Est

Or, la guerre en Ukraine est venue percuter de plein fouet le modèle de développement industrielle allemand. Ainsi, on peut se demander :
• Le pays peut-il se réinventer pour une ère sans le gaz bon marché russe ?
• Ou est-ce que l’Allemagne va connaître une vague profonde et accélérée de désindustrialisation ?

Jusqu’ici l’Allemagne a parié sur la mondialisation et l’interdépendance :
• Externalisation de la sécurité avec l’OTAN et les États-Unis
• Croissance tirée par les exportations vers la Chine
• Approvisionnements énergétiques réalisés auprès de la Russie
La situation géopolitique montre aujourd’hui les limites de cette stratégie.

Par ailleurs, une partie du tissu productif repose sur des activités industrielles énergivores comme les métaux, le verre, la chimie ou encore le papier. Ces industries :
• Représentent 23% des emplois industriels, soit 1,5 millions de personnes
• La Chimie emploie à elle seule 450 000 personnes en Allemagne

Ainsi, la crise énergétique fragilise le tissu des PME et des ETI allemandes avec des risques de fermetures ou de délocalisation d’activités à l’image des décisions récentes prises par BASF de :
• Supprimer de nombreux postes en Europe
• Mettre à l’arrêt des sites de production.

Cette tentation de délocaliser les activités pourrait également concernée d’autres chimistes européens ou certaines entreprises pharmaceutiques, mais pas uniquement…

Ainsi, une enquête réalisée en 2022 par la Fédération des industries allemandes (BDI) en 2022 révèle que :
• Près d'une entreprise sur quatre du Mittelstand envisagerait de transférer sa production à l'étranger, en raison notamment des coûts de l’énergie.
• Or, le Mittelstand, qui réunit les PME et les ETI allemandes, est l’épine dorsale de l’industrie allemande.
• Tout l’écosystème allemand sera touché en cas de fermetures ou de délocalisations de nombreuses activités
• De plus, cette situation pourrait faire tache d’huile sur les pays voisins de l’Allemagne comme la République Tchèque ou la Slovaquie où nombreux fournisseurs de l’industrie allemande sont localisés.
• Les mesures prises dans le cadre de loi américaine de réduction de l’inflation attirent également certaines entreprises qui y voient l’opportunité de réduire leurs coûts de production et de s’implanter aux États-Unis.

Pour le moment, la situation tient en raison :
• Les réserves de gaz mais avec un risque de rupture à l’hiver 2023-2024
• La baisse des prix spot
• Le soutien financier du gouvernement à hauteur de 200 milliards

L’Allemagne dispose en outre de certains atouts :
• Une faible dette qui lui donne des marges de manœuvres considérables pour soutenir son industrie et investir massivement dans la transition, surtout dans un contexte d’assouplissement des règles européennes relatives aux aides d’État
• La qualité de ses produits et l’image de l’industrie allemande dans le monde avec des entreprises leaders mondiales dans leurs secteurs
• Une capacité à innover
• Une automatisation et une robotisation plus poussées de ses sites industriels que d’autres pays européens, en particulier la France

L’enjeu pour l’industrie allemande repose sur :
• La rapidité à laquelle des réponses sont trouvées pour avoir des alternatives au gaz russe
• Sa capacité se réinventer en profondeur pour sortir de sa dépendance au gaz
• La capacité à trouver des marchés alternatifs pour l’exportation à la Chine, notamment par exemple, par des mesures de soutien à sa demande intérieure, ce qui serait une rupture par rapport aux mesures prises depuis les années 2000


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