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Les trous noirs de la croissance à l'ère numérique

Publié le mardi 20 mars 2018 . 5 min. 08

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Partout la croissance, la productivité tendent à s’affaisser. Seraient-ce nos méthodes de suivi statistiques qui seraient caduques ? Cette question est au cœur des réflexions du Conseil national de l’information statistique, faisant écho à ce qu’écrivait Henri Miller en 1956 : "Ce qui va mal ce n'est pas le monde, c'est notre manière de le regarder". L’accélération numérique soulève en effet plusieurs types de problèmes.

 

Où fixer la frontière de la production ?


Le premier, c’est où fixer la frontière de la production ? Par rapport à une vision étroite de la production, qui se limiterait à ne mesurer que ce qui est produit et échangé sur un marché et dont le prix est observable, la comptabilité nationale a depuis longtemps étendu sa conception. Elle intègre notamment les services non marchands des administrations publiques, dont la valeur n’est pas directement observable.


Elle le fait au prix d’hypothèses héroïques, en évaluant ces services sur la base des coûts engagés pour leur production. Elle évalue aussi ce qui est produit par les institutions à but non lucratif. Cela signifie déjà que 18% du PIB fait l’objet d’une évaluation purement conventionnelle, dont les modalités mêmes interdisent de visualiser des gains de productivité, puisque par définition ces services évoluent au même rythme que les moyens qui sont engagés pour les produire.


Elle s’interdit en revanche de faire entrer dans le radar comptable toute la sphère de la production domestique. Sa frontière est trop floue et son suivi trop incertain. En première estimation, vu le temps consacré aux activités domestiques, cette sphère pourrait représenter jusqu’à 1/3 du PIB. Seule exception cependant, les services de logement que les ménages propriétaires produisent pour leur propre compte. Presque 8% du PIB qui fait aussi l’objet d’une estimation purement conventionnelle.


Et avec le numérique c’est toute la sphère de la co-production et du collaboratif qui pose aujourd’hui question. Tout ce temps consacré par les ménages aux services en lignes, qui leur ouvre un accès gratuit ou quasi-gratuit à des flux d’image, de musique, de jeux, de services commerciaux, etc. Avec pour contrepartie implicite, la cession gratuite également de données personnelles. Des données qui sont par la suite monétisées par les plateformes. Le problème, par rapport à la sphère domestique, c’est qu’il y a bien transaction. Les services dont on parle sont faussement gratuits. Les ménages les paient indirectement à travers la hausse du prix unitaire des autres biens et services qu’ils consomment, et qui ont incorporé dans leur prix les coûts pour acquérir les data ou cibler la publicité. Pour l’heure, selon les conventions de la comptabilité nationale, les ménages paient, mais ne reçoivent rien en contrepartie. Ces services sont considérés comme gratuits.


Comment mesurer l'évolution des prix et de la qualité ?


La seconde zone d’incertitude, c’est la qualité du partage prix, volume. Quelle est la validité de nos indicateurs de prix, à qualité constante, alors que les ménages ont de plus en plus souvent accès à des prestations gratuites, qui n’entrent pas dans le suivi de l’inflation ? Comment surtout objectiver la qualité des services et même des biens, alors que ces derniers s’enrichissent de nouvelles fonctionnalités à flux continu ?


La comptabilité nationale a mis en place des conventions pour tenter d’isoler la pure inflation, sur des biens homogènes. Ces dernières sont-elles toujours valides ? On peut en douter, vu le changement d’échelle et de complexité du problème.


Où localiser la production ?


Troisième zone d’incertitude, et non des moindres : où localiser la production, dans la mesure où les plateformes peuvent facturer leurs prestations là où elles le souhaitent, pour les raisons fiscales que nous avons maintes fois soulignées ?


Comment délimiter l'investissement ?


Quatrième zone d’incertitude : quelle est la délimitation de l’investissement dans une économie numérique ? Nombre de coûts sont retranchés à la valeur ajoutée, aujourd’hui considérés comme des consommations intermédiaires, alors même qu’ils participent à l’accumulation d’actifs intangibles : que ce soient les algorithmes mis en place pour automatiser et fiabiliser certaines fonctions, la marque, la réputation, le design, les droits d’auteurs, les brevets etc…


Aucun de ces problèmes n’est complétement nouveau. C’est leur ampleur et leur cumul qui changent d’échelle. Il n’y a pas de déni du côté des comptables nationaux. Mais pour l’heure, prenant chacune de ces questions une à une, ils concluent que les biais sont de deuxième ordre, et n’affectent que marginalement les profils de croissance. Mis bout à bout, cependant, on peut légitimement se demander si la conclusion tient toujours.


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