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20 ans de transformation du grand capitalisme français

Publié le lundi 7 juin 2021 . 6 min. 30

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Le CAC40 a franchi le 2 juin 2021 la barre symbolique des 6 500 points, renouant 20 ans et 9 mois plus tard avec ses niveaux record de septembre 2000, sans franchir néanmoins la cime des 6 922 points du 4 septembre 2000, record de clôture à ce jour inégalé. La similitude des chiffres à 20 ans de distance ne veulent certes pas dire grand-chose. Ce chiffre ne tient pas compte de l’inflation : 6 500 en 2021, c’est moins que 6 500 en 2000. Peu importe, 20 ans, cela fait un compte rond et l’occasion est trop belle de mettre à jour, derrière la similitude des cours, la dissemblance des entreprises et des ingrédients qui composent cette performance. L’exercice, même s’il est réducteur, met à jour de façon saisissante les transformations de l’appareil productif en deux décennies.


Au sommet, une très forte stabilité


Ne nous y trompons pas, la bourse est un filtre déformant qui survalorise la performance financière et ne rend compte que très imparfaitement de la taille, des parts de marché. On peut être leader de la cote sans être la plus grande entreprise. Et de ce point de vue, le classement Fortune 500 des 10 champions français en termes de chiffre d’affaires montre une très forte stabilité au sommet. Le cours contient aussi toute la subjectivité d’une époque, concernant, qui demain, captera la valeur. À travers la bourse on fait un voyage dans le temps, qui porte autant sur les performances objectives, que sur les représentations subjectives du succès.


Premier constat, 25 groupes phares qui composaient l’indice le 4 septembre 2000 y figurent encore le 3 juin 2021, voire 26, si l’on intègre Legrand, sorti temporairement de la cote en mai 2000. Je ne vais pas les égrener ici, mais ils constituent un noyau dur de stabilité qui recouvre néanmoins des changements de périmètre permanents : la majorité des plus grandes capitalisations boursières actuelles ont maintenu ou multiplié leur valorisation à grands coups de rachats et de fusions-acquisitions, tirant profit de leur position déjà dominante.


Il n’en reste pas moins, que 15 groupes sont absents du top 40 20 ans plus tard. Ces absents nous remettent en mémoire les psychodrames du grand mécano financier qui sanctionne la destinée des groupes et secteurs fragilisés. Avec plusieurs cas de figure :


- ceux qui ont été absorbés et dont le nom a été englouti : les AGF absorbées par Allianz, Alcatel par Nokia, Aventis par Bayer et Sanofi ;
- ceux qui sont passés sous contrôle étranger, comme Lafarge, ou national, comme le Crédit Lyonnais, dans le cadre du grand mouvement de consolidation mondiale ;
- ceux qui ont cédé des actifs et se sont recentrés, comme Alstom ou Thomson Multimedia devenu depuis Technicolor sorti de l’électronique grand public pour se recentrer sur le digital et la clientèle professionnelle ;
- puis enfin tous ceux qui ont décliné ou traversé de graves crises financières, avec le cas extrême de Dexia anéanti par la crise des subprimes et qui a pour seule vocation de liquider de façon ordonnée ses actifs. Avec les médias et l’édition de l’Ancien Monde en prise avec la concurrence féroce de l’internet, tout comme Casino dans la distribution physique, ou Valeo en prise avec les difficultés de l’automobile.


En second rôle, les groupes français se sont fait une place dans le grand écosystème digital


A contrario, les nouveaux entrants du club des hautes capitalisations permettent de saisir les vents porteurs du capitalisme à la française :


- avec Atos, bientôt allié à Thalès, Dassault Systèmes, Safran, Worldline, fleurons de l’ingénierie ou des services digitaux de haute technologie ;
- avec la marche triomphale d’Hermès dans le luxe, le haut de gamme donc ;
- avec des entreprises des secteurs matures qui grossissent par concentration et absorption de leurs concurrents (ArcelorMittal, Crédit Agricole, EssilorLuxottica [en passe de basculer sous pavillon italien]. Pernod-Ricard qui s’est lancé à l’offensive au plan international pour étendre son marché par croissance externe ; Unibail Rodamco, premier groupe coté de l'immobilier commercial au monde, qui consolide le secteur à son profit ; Publicis, etc.


Point commun de toutes ces entreprises : elles opèrent très majoritairement dans le B-to-B, élargissent leur portefeuille par croissance externe, jouent la haut de gamme ou la haute technologie. Le creuset humain français en termes d’ingénierie classique ou d’ingénierie financière produit ici une catalyse heureuse, loin des poncifs sur le décrochage industriel et technologique hexagonal. Peu à peu, en second rôle, l’appareil productif français se fait une place dans le grand écosystème digital.


Le classement des plus grosses capitalisations nous rappelle enfin les croyances en termes de création de valeur. Il y a 20 ans, Total était au firmament, il venait de détrôner France Télécom qui avait atteint son apogée boursier en mars 2000. Derrière, les stars de la cote, c’était Vivendi, Alcatel. Et en arrière-plan, il y avait les médias, les éditeurs, etc. C’était la bulle internet où l’on survalorisait ce mariage des tuyaux [les télécoms] et du contenu [Vivendi] et sous-estimait encore la fluidité du net. Ce sont finalement les GAFAM qui sont devenus les acteurs pivots de ce jeu et ont raflé la mise. 20 ans plus tard, LVMH, L’Oréal, Hermès, et Kering occupent respectivement les 1er, 2e, 3e et 6e rangs de la cote, représentant à eux 4, 35% de la capitalisation.


Nouvelle époque, nouveaux fantasmes de la valeur. Ce sont les groupes portefeuille de marques, spécialisés dans le luxe, l’art, la rareté qui incarnent la puissance productive hexagonale. Il y a là une vraie success-story de la marque France. Probablement plus robuste et un peu moins mégalomaniaque que les folies de grandeur d’il y a 20 ans. Mais revers de la médaille, avec 95% de l’activité et de l’emploi à l’étranger, le luxe constitue une belle parure, mais ne prendra pas la relève des secteurs moteurs d’hier.


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