Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi
Tentons le pari fou de l’optimisme. Nous sommes début 2014. Le gouvernement atteint sa cible 2013 de 3% de déficit. La croissance est proche et même sensiblement supérieure à 1 %. Que s’est-il passé ?
A l’international, une erreur de jugement sur la dynamique mondiale. Après-tout une erreur des prévisionnistes fait partie des évènements probables… plusieurs signaux faibles d’un rebond de l’environnement international sont peut-être minorés :
D’abord, la politique monétaire non conventionnelle menée aux Etats-Unis. Elle porte visiblement ses fruits. Les canaux de transmission, auxquels peu croyaient, fonctionnent bel et bien. L’immobilier se redresse maintenant nettement : + 34 % sur un an pour les mises en chantier !. L’industrie repart sur sa base nationale et réinvestit au rythme de 10 % l’an, la décrue du dollar, elle, facilite les choses… L’économie retrouve des couleurs, tirée par des moteurs endogènes.
Ensuite, il y’a l’inflation : débarrassée de ses composantes les plus volatiles, elle est supérieure à 2 % au Royaume-Uni comme aux Etats-Unis et positive ailleurs. Et avec des taux d’intérêt inférieurs à l’inflation, l’équation du désendettement est grandement facilitée.
Dans ce contexte les pays émergents dépassent aussi rapidement le trou d’air qu’ils traversent aujourd’hui.
En Europe, les gardiens du temple de l’austérité mettent de l’eau dans leur vin. Christine Lagarde et même Angela Merkel préparent les opinions au fait que certains pays auront besoin de temps. La chancelière plaide aussi pour moins d’impôt et se réjouit de l’accélération des salaires dans son pays. Rigueur graduée, coordination renforcée… L’inflexion peut sembler mineure… mais sur une zone plombée depuis 4 ans par la rigueur, une loi basique mais robuste pourrait jouer…. L’effet « bouchon »… maintenue de force sous son potentiel, l’économie peut rebondir plus vivement qu’attendu, surtout avec des taux d’intérêt quasi nuls… et des banques qui se refont en finançant davantage les entreprises… seule cible qui peut encore leur offrir des rendements décents.
Car ne l’oublions à pas, à taux réels nuls l’économie est réactive, même très réactive. Un changement d’anticipation sur la demande débouche rapidement sur des investissements et du restockage… les marchés d’action eux bénéficient à plein des effets de levier… Leur potentiel de rebond reste important.
Et la France en 2014 dans ce scénario….rose ? la concentration de l’ajustement sur les hauts revenus et les grandes entreprises a bien atténué l’impact de la rigueur sur la croissance. En résistant à la baisse immédiate des charges sur les entreprises, le gouvernement a préservé le cœur de son assiette fiscale… la consommation. Continuons à imaginer l’improbable. Préparation de la Loi de finance 2014…. on parle déjà cagnotte… C’est le moment choisi par le gouvernement pour jouer sa carte maîtresse… celle de la baisse des charges. En additionnant les si, le pari gouvernemental est gagné…. Un scénario à probabilité infime certes… mais pas un scénario à probabilité nulle.
Olivier Passet, 2014, un scénario tout rose pour Hollande, une vidéo Xerfi Canal
Publié le lundi 22 octobre 2012 . 3 min. 12
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