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Corriger les inégalités sans dépenser un "pognon dingue" ?

Publié le mardi 19 juin 2018 . 4 min. 46

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Corriger les inégalités sans dépenser un « pognon dingue » ?

 

La curation sociale ça coûte un pognon dingue. Ca stigmatise les populations cible, ça cristallise les positions sociales. Ca installe une partie de la population dans une pauvreté soutenable, mais ça ne résout rien dans le fond. Le discours n’est pas nouveau. C’est la fameuse opposition entre politiques actives et politiques passives, entre politiques d’investissement social, versus de réparation monétaire. C’est le discours que le chef de l’État a repris à son compte, pour recouvrir la cacophonie gouvernementale. Le ministre du budget peu avant n’avait pas dit autre chose, parlant des dispositifs nationaux et locaux nombreux et « complexes ». « On a un système social qui malheureusement n’a pas réglé le problème de la grande pauvreté en France et qui n’a pas réglé non plus le problème de l’activation vers le travail ».

 

En Europe, les États réparent la casse un peu partout

 

Le débat s’est échauffé. Sans que l’on sache de quoi l’on parle précisément. Qu’entend-on par aides sociales ? Certains prennent l’ensemble prestations sociale, 32% du PIB en 2016 selon la DREES. C’est clairement une acception trop large, qui inclut les retraites, la santé etc. D’autres restreignent la notion aux minimas sociaux. Soit 26 milliards d’euros, environs dont 44% sont dédiés au RSA, 33% au Handicap, 10% aux chômeurs en fin de droit, et 9% au minimum vieillesse. Et lorsque l’on ajoute là-dessus le projet prêté au gouvernement  par le Canard enchaîné, d’une réduction de 7 milliards des aides sociales, il est bien sûr tentant de rapprocher ce montant de celui dont ont bénéficié les plus riches à travers la réforme de l’ISF et de la fiscalité sur les revenus du patrimoine... soit 4,5 milliards. Les démunis, les handicapés, les chômeurs en fin de droit, les retraités les plus pauvres, seraient la variable d’ajustement de la politique en faveur des plus riches.

En fait, le spectre des aides sociales est beaucoup plus large. Il existe un véritable maquis d’aides, au plan local. Au niveau départemental, notamment. A ce niveau, il faut tenir compte, en plus des minimas déjà cités, des aides à la dépendance des personnes âgées  (aide à l’accueil, aide à domicile), des aides à l’enfance. La DREES dénombre près de 40 milliards d’aide au plan départemental en 2016. Il y ensuite, tout ce qui concerne l’aide au logement. Lorsque l’on mettait bout à bout, les aides sociales au logement, à l’enfance, à la vieillesse (hors retraites et réversion), au handicap, plus les aides dédiées à l’exclusion sociale, on atteignait  138 milliards en 2015, selon la classification d’Eurostat… soit 6,2% du PIB… c’est beaucoup incontestablement, et pour un gouvernement qui cherche des pistes d’économie, il est clair qu’il y a là un gisement potentiel. A cela près, que ce pognon dingue, ne singularise en rien la France. Les pays du Nord, l’Allemagne ou le RU dépensent plus que nous en la matière. Le capitalisme brutalise les populations précaires, bien au-delà des frontières hexagonales, et l’État, répare la casse un peu partout.

 

Un temps dingue pour dépenser mieux

 

Mais à bien écouter le chef de l’État, ce dernier invite non pas à dépenser moins, mais à dépenser mieux. Il plaide en faveur des instruments qui remettraient en marche l’ascenseur social. Il préconise une réduction des inégalités et de la pauvreté par l’emploi et une diminution de la précarité. Il invite donc à s’attaquer aux sources primaires des inégalités, plutôt que d’indemniser à postériori. Qui pourrait le blâmer : l’intention est bonne. Cela veut dire des politiques de formation et de reconversion efficaces. Cela veut dire, un accompagnement  et un encadrement efficace des chômeurs. Cela veut dire, un système éducatif inclusif.

Mais cela veut dire, il oublie de le dire, un pognon dingue et un temps dingue. On ne réanime pas des fonctions aussi essentielles sans investir lourdement, sur le plan humain et matériel. Ce rééquilibrage social là, est difficilement compatible avec la discipline comptable de court terme. Et le risque, c’est que les grands discours, ne soient qu’un voile, qui recouvre une stratégie d’économie à la petite semaine.


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