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Croissance, productivité, emploi : des liaisons troubles

Publié le jeudi 13 février 2014 . 3 min. 58

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi

Sur le lien croissance, emploi et productivité il y a ce que croit le plus grand nombre : la productivité est l'ennemi de l'emploi. Les restructurations industrielles en sont l'illustration. Une croyance que renforcent les politiques à travers leur voeu d'enrichir la croissance en emplois, autrement dit d'appauvrir la croissance en productivité. Il y a ce que croient savoir la plupart des économistes. La productivité peut être l'ennemi de l'emploi à court-terme, mais à long terme, la productivité fait la croissance et l'emploi. En atteste les 30 glorieuses qui conjuguaient, forte croissance, forts gains de productivité et  plein-emploi. Et puis il y a ce que l'on voit depuis peu, une relation profondément déréglée qui n'en finit pas de soulever des interrogations.

Regardons d'abord les tendances de moyen terme. Et que constatons-nous ? Que 5 à 7 pays ont stabilisé ou quasi stabilisé leur emploi avec moins de 1 % de croissance en moyenne annuelle depuis 2008. C'est le cas de l'Autriche, de l'Allemagne, de la Suède, de la Belgique, du Royaume-Uni. La France et les Pays-Bas ne sont pas loin de ce cas de figure.

Le fameux point de repère selon lequel on recommencerait à créer des emplois à partir de 1,5 % de croissance et avec un décalage d'un an, est en fait totalement malmené par les faits. La vérité est que depuis le début de la crise, les instituts de conjoncture accumulent les erreurs sur l'emploi. Surestimant les destructions en phase de ralentissement et sous-estimant systématiquement le rebond lors des retournements. Prenons par exemple la stabilisation de l'emploi qui s'est dessinée en France avec la reprise avortée de 2009. Dès que la croissance est sortie de la zone rouge, au 3ème trimestre 2009, l'emploi s'est stabilisé en France. Prenons aujourd'hui l'emploi européen. Il est déjà en très légère hausse depuis 2 trimestres, alors que la croissance n'excède pas 0,8% en rythme annuel.

Les pessimistes se rassureront en expliquant que, dans le cas français, tout cela témoigne d'un fort ralentissement de la productivité. Et ils n'ont pas tort. Les variations de l'emploi ont été amorties au détriment de notre efficacité productive. Mais ne nous empressons pas pour autant de rejoindre le ch?ur des déclinistes. Car il va falloir expliquer pourquoi tant de modèles enviés, dont nous devrions nous inspirer, font encore pire ou pas beaucoup  mieux que nous en la matière.

Et il faut bien en convenir, le lien croissance emploi est profondément perturbé. En France comme ailleurs. Au moins trois raisons à cela :

Premièrement, le fait qu'en France comme ailleurs, c'est moins l'emploi, que le halo de l'emploi qui s'accroît. En France, les CDD très courts, l'auto-entrepreneuriat. En Allemagne et ailleurs des emplois très fragmentés qui participent peu à la création de richesse.

Deuxièmement, le fait que nos mesures d'activité rendent de plus en plus mal la qualité de la production. Les services rendus par les objets, la qualité de leur accès, la qualité des services en général sont mal appréhendées.

Enfin, l'externalisation toujours plus poussée des chaînes de valeur tend de plus en plus à maintenir sur le territoire des coûts fixes alors que la production se relocalise. Alors que les échanges de services entre les têtes de groupe et leurs filiales sont sous-facturés ou non facturés.

Alors attention danger. Ne nous hâtons pas à conclure trop vite et de regarder ce qui nous arrange. Ni en matière d'emploi ni en matière de productivité, la France ne constitue pas une exception.  Une fois n'est pas coutume, c'est peut-être bien le thermomètre et nos raisonnements qu'il faut réviser.

Olivier Passet, Croissance, productivité, emploi : des liaisons troubles, une vidéo Xerfi Canal


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