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Grands groupes français : du déclin à la relève

Publié le jeudi 28 mai 2015 . 4 min. 38

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

En l’espace de 10 ans, plusieurs grandes entreprises françaises ont disparu du classement des 500 premières multinationales mondiales. On comptait encore 37 champions hexagonaux dans ce palmarès en 2004. Ils ne sont plus que 31 en 2014. Des noms aussi emblématiques qu’Alcatel, Alstom, Arcelor, Areva, Lafarge, Suez ont disparu du radar ; soit que ces entreprises aient fusionné, soit qu’elles aient changé de pavillon. Pour Emmanuel Macron, nos grands groupes seraient en train de déserter et de se transformer en coquilles vides car  notre politique fiscale serait devenue inadaptée. Laurent Flallo, éditorialiste des Echos évoque de son de son côté une mue ratée de notre colbertisme Hightech, sa mauvaise acclamation au capitalisme financier. Celui qui conçoit l’entreprise comme un portefeuille d’actifs, et aborde la stratégie comme un jeu de mécano. S’éloignant toujours plus du modèle allemand de banque industrie, nos groupes auraient perdu peu à peu leur identité et leur attache au territoire. En se lançant dans ce jeu avec un déficit de fond propre, ils auraient dilué leur actionnariat, se transformant en proies faciles.

 

Le ministre des finances sonne l’alarme et il a raison d’incriminer notre fiscalité. Il a raison d’autant plus que les choses sont récupérables. Car le fait est, que la France demeure encore gagnante au jeu de la croissance externe comme le montre la balance de nos investissements directs. L’extension de nos groupes demeure supérieure à leur recul. Est le fait que dans cette guerre de position, qui est une course à la concentration, notre armada industrielle soit parfois perdante est inévitable. Il faut affronter le problème sans pour autant le dramatiser.

 

Le plus important est de saisir la portée de la mue de notre appareil productif. De comprendre d’abord le flux de revenus que cette stratégie financière  engendre. Quelques chiffres d’abord pour en prendre la mesure : Les ventes à l’étranger des filiales de groupes français représentaient 1474 milliards en 2012, dernier chiffre connu. Soit près de 40 % du chiffre d’affaire et plus de 2,5 fois la valeur des exportations de biens et service que dégagent les entreprises implantées sur le territoire. Parmi les grandes économies européennes, seul le Royaume-Uni a un ratio comparable au notre. Autre chiffre édifiant, le montant des revenus (dividendes, profits réinvestis, intérêts intragroupe) que procurent nos groupes à l’étranger se chiffrent à 61 milliards. Alors, certes, cette stratégie de développement extravertie fragilise l’emploi hexagonal. Cette conception du développement à travers la prédation des brevets et des savoirs faires des concurrents crée moins  d’intérêt en faveur de la recherche et développement et de  l’innovation sur le territoire. On ne peut le nier. Je comprends bien la critique que l’on peut adresser à ce capitalisme mécano, à l’instabilité qu’il génère et au risque de perte d’identité et de cohérence qu’il engendre.

 

Il n’en reste pas moins que cette extension à l’international a aussi doté la France d’une superstructure, plus financière qu’industrielle, qui lui permet de contrôler  des masses de revenus considérables. Et ce portefeuillle d’actifs aux contours variable participe aussi à la résilience de l’économie française. Elle lui confère un pouvoir de marché bien supérieur à ce que lui permet la taille de son économie. On peut rêver d’un autre capitalisme. Mais on peut aussi plus prosaïquement de demander comment recycler au mieux sur le territoire les profits que nos entreprises génèrent à l’étranger. Considérer cela comme une formidable ressource pour financer ce que l’on appelle le Corporate equity. Autrement dit le financement par les grandes entreprises de start-up à fort potentiel sur le territoire. Et si l’on se place dans cette optique de recyclage, alors, oui, il y aurait tout intérêt à créer de fortes incitations fiscales pour que les profits que nos entreprises génèrent à l’étranger alimentent les circuits du capital investissement. Et que se développe sur le territoire la relève des groupes dont la disparition nous émeut.

 

Olivier Passet, Grands groupes français : du déclin à la relève, une vidéo Xerfi Canal TV


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