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Chaque crise met à l’épreuve l’intégrité de l’attelage européen. Creusant les divergences macro-économiques et financières entre pays. Replaçant au premier plan ce fameux défaut de coordination qui étire les problèmes et enlise la zone plus longtemps que les autres dans les affres de la croissance molle. Faisant ressurgir la figure sans cesse renouvelée de l’homme malade de l’Europe qui cristallise les problèmes et menace de fragiliser l’ensemble de l’édifice. La crise sanitaire a semblé faire exception, ralliant tous les pays de la zone dans un grand élan keynésien de relance coordonnée, partiellement cofinancé par des émissions communes de dette. Ce n’est pas le cas avec la récession mondiale qui s’amorce aujourd’hui, où le chacun pour soi reprend le dessus.


Des divergences Nord-Sud et Est-Ouest


Certes, la ligne de fracture Nord-Sud, qui a polarisé l’attention depuis 2008, ne s’est pas rouverte de façon dramatique contrairement à ce que l’on pouvait craindre compte tenu de la violence des chocs et de l’inégale récupération des économies au plan financier et structurel. Les chocs successifs depuis 2020 n’ont pas creusé les écarts de coûts unitaires. Les divergences de déficit public ont été contenues, le Nord et notamment l’Allemagne n’étant pas en reste en matière de soutien public à l’économie. Les spreads demeurent eux-mêmes contenus. La BCE ayant levé les plafonds de détention qui lui permettent d’acheter les titres des pays en difficulté. Il n’en reste pas moins que les écarts de niveau d’endettement privés et publics sont à leur paroxysme, et qu’une remontée des taux place au premier rang du risque l’Italie, concernant la dette publique, ou la France concernant les entreprises. La hausse des taux devient de la sorte un facteur extrêmement puissant de divergence Nord-Sud et de résurgence du risque systémique.


La crise géopolitique, catalyseur de la récession actuelle, ouvre de surcroît une seconde ligne de fracture Est-Ouest. Elle constitue d’abord un choc fortement asymétrique pour la zone. Elle a mis en exergue la profonde divergence de nos mix énergétiques et de nos dépendances aux ressources primaires, notamment fossiles. Elle a initié des stratégies publiques très disparates pour en contrebalancer l’impact sur les ménages et sur les entreprises. Certains pays favorisant les transferts à destination des populations les plus exposées, à l’instar des Pays-Bas qui ont laissé filer les indices. D’autres agissant massivement en amont pour modérer l’impact du choc sur les coûts des entreprises, à l’instar de l’Allemagne. D’autres pratiquent des rabais et des plafonnements sur les dépenses les plus sensibles (énergie et loyers notamment) qui modèrent l’inflation puisqu’ils sont intégrés dans la mesure de cette dernière, à l’instar de la France, de l’Espagne ou du Portugal.
Avec pour résultat le plus manifeste une divergence des taux d’inflation qui n’a pas d’équivalent depuis la création de la zone euro : une plus forte modération en France, en Espagne, deux des principaux concurrents de l’Allemagne aux côtés de l’Italie, combinée à un emballement des prix particulièrement marqué à l’Est de la zone euro et de l’UE. A priori, cette divergence pourrait être interprétée comme un facteur de rééquilibrage intra-européen. L’hégémonie industrielle allemande est doublement pénalisée :


1. par une pression salariale plus forte en interne ;
2. par la hausse des coûts importés de sa base de sous-traitance dans les pays d’Europe orientale.
C’est toute la plateforme d’intégration industrielle allemande qui est aujourd’hui embarquée dans une spirale prix/salaire/coûts des intrants beaucoup plus virulente que dans le reste de l’Europe, créant une véritable menace sur son modèle de croissance extraverti.


L’Allemagne s’arcboute sur son modèle


La divergence des intérêts est à son comble, mettant en tension maximale le couple de raison franco-allemand, pivot de l’intégration européenne, comme à chaque fois que les lignes bougent à l’Est. La crise comporte une portée existentielle pour l’Allemagne. C’est tout le compromis élaboré depuis les années 2000 qui se fissure :


- intégration orientale de sa plateforme industrielle,
- accès à faible coût aux ressources primaires de la Russie,
- réorientation de ses exportations vers les marchés émergents,
- sous-investissement en matière de défense.


L’Allemagne s’en remet au bouclier défensif américain et préfère le rôle de marchand d’armes à celui d’hégémon de la défense européenne.


Et c’est sur ces choix vitaux qu’elle s’arcboute aujourd’hui. Report du conseil des ministres franco-allemand en octobre, réaffirmation de ses liens avec la Chine, double jeu en matière d’approvisionnement gazier auprès de la Russie. Jusque dans sa gestion budgétaire, non coopérative de la crise. Préférant laisser filer les prix de l’énergie au plan européen pour rationner son usage par les ménages et subventionner ses entreprises pour en annuler l’impact sur sa compétitivité au détriment de ses partenaires.


Les désaccords franco-allemands, énergétiques, commerciaux et militaires sont à leur comble. Et entre hausses des taux, écartèlement stratégique, résurgence du chacun pour soi, la zone euro est à nouveau soumise à des forces centrifuges qui l’expose plus que jamais à un risque d’explosion.


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