Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi
Avec des États-Unis en locomotive de la croissance mondiale, avec une économie allemande qui recentre sa croissance sur sa demande intérieure, avec une périphérie européenne qui va moins mal et le Japon reparti à l'offensive, la croissance du commerce international des pays développés reprend des couleurs. L'industrie française pourrait bien y trouver son compte, et dans son sillage notre commerce extérieur.
Non que les produits finis français, ceux de la cosmétique, du luxe, du transport et de l'agro-alimentaire trouvent en Europe ou aux États-Unis un nouvel eldorado, ne nous leurrons pas, la croissance restera modeste. L'explosion des classes moyennes se produit ailleurs. Mais trois facteurs vont contribuer à desserrer l'étau sur l'industrie française :
L'industrie va d'abord bénéficier d'un simple effet de volume : notre commerce extérieur demeure à 75 % orienté vers les pays de l'OCDE et moins de 7 % de nos exportations vont vers les BRIC. C'est peu par rapport à l'Allemagne. Non que nos entreprises soient absentes de ces marchés, mais nos grandes entreprises ont choisi la production in situ plutôt que l'exportation. L'embellie va ainsi porter sur la majorité de nos marchés à l'exportation et des marchés sur lesquels la France a stabilisé ses parts depuis 2-3 ans. L'effet mécanique est probable, il sera faible, mais notre solde extérieur en porte déjà la marque.
Mais au-delà de cet effet volume, il y a un effet prix qui sera certainement le plus salvateur pour nos exportateurs. Exporter vers les zones développées, c'est être en compétition sur la qualité, c'est retrouver de l'oxygène sur les marges, c'est pouvoir capter de la valeur.
Troisièmement, il y a le rééquilibrage du commerce intragroupe. Le commerce à l'intérieur des groupes, c'est un quart de nos exportations. C'est une contribution positive à notre commerce extérieur, lorsque ces entreprises ne réexportent pas soit vers la France, soit vers nos marchés traditionnels. Lorsqu'ils maintiennent des liens avec des fournisseurs nationaux. Or c'est bien ce qui s'est peu à peu déréglé dans notre commerce international avec la montée en puissance de pays low cost. Nous avons perdu cette cohérence. Or nos implantations étrangères, ont vocation à être de capteur de la demande mondiale tirent en général nos exportations de biens intermédiaires. Le recentrage de la croissance dans les pays dans lesquels nous disposons de 70 % de nos filiales étrangères est ainsi une bonne nouvelle.
Cela s'appelle retrouver ses marques et pour un pays qui s'adapte lentement, il y a là une opportunité à saisir.
Olivier Passet, L'étau se desserre pour l'industrie française, une vidéo Xerfi Canal
Publié le jeudi 11 juillet 2013 . 3 min. 12
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