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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

Les séismes industriels sont des accidents fréquents. On l’a vu hier avec la filière textile ou sidérurgique en France. On le voit aujourd’hui avec les déboires d’ALCATEL LUCENT ou avec AREVA. Sans parler des difficultés du programme militaire d’AIRBUS industrie. Risques technologiques, risque de perte de contrôle, risque de déclassement brutal du modèle d’affaire. Les triomphes peuvent vite se muer en fiascos. L’industrie automobile allemande le sait bien d’ailleurs. Et ce n’est pas un hasard si le gouvernement allemand a placé à Bruxelles l’ancien président du Bade-Wurtemberg, siège de Daimler, au poste de commissaire à l’économe numérique.

 

Même si les industriels de l’automobile allemands surfent aujourd’hui sur une vague de succès, ils savent aussi que la chaîne de valeur du secteur est sur le point d’être revue de fond en comble.?Avec l’irruption de la Google car, leur grande crainte c’est de voir l’industrie automobile et ses 750,000 salariés relégués en atelier de montage, pendant que les géants de la Silicon Valley capteraient l’essentiel de la valeur ajoutée. Celui qui possèdera les données possèdera le pouvoir. Pleinement conscients de ce risque, ils s’y préparent, ce qui signifie que les parades sont déjà à l’œuvre. Le défi n’en est pas moins de taille. Parmi les 50 plus grands groupes technologiques, six sont européens. Il s’agit donc d’une course poursuite. Une course poursuite, où faute d’avoir des GAFA (Google, Amazon Facebook) européen, de grandes plateformes numériques d’échelle planétaire, tout l’enjeu est de trouver sa place dans le B2B de pointe. Et rien ne dit que ce repositionnement est compatible avec les périmètres actuels des groupes. Il est très probable que cette reconfiguration s’accompagnera de redéfinitions profondes des contours, d’une redistribution des actifs et de la construction de nouvelles alliances à échelle mondiale.

 

Face à cet enjeu majeur, le fait de posséder des positions acquises et des grands groupes intégrés ne protège pas de tout. Et peut même s’avérer être un talon d’Achille et relever du triomphe trompeur et éphémère. Même lorsqu’un modèle est périmé, la débandade des concurrents peut dans un premier temps légitimer le modèle des entités dominantes, qui bénéficient des effets de concentration. Le modèle n’en est pas moins condamné à terme. Et cette illusion peut différer les ajustements. Dans une période de grand chambardement, être en avance d’une crise peut alors être un atout. Je pense à la France en disant cela. Je ne mets néanmoins aucune assurance dans ce propos. Nos défaites industrielles sont nos défaites et en faire le lit de notre rebond relèverait d’un optimisme aveugle. Je veux seulement souligner que nous vivons une période de mutation suffisamment profonde pour que des défaites soient transformées en succès si elles sont bien négociées.

 

Le fait aujourd’hui que de plus en plus de groupes incubent des startup en interne, que de plus en plus de talents tentent l’aventure entrepreneuriale, indiquent que nos déboires permettent de fertiliser de nouveaux positionnement. Et précisément dans les activités B2B à fort contenu intellectuel qui irrigueront les chaines de valeur mondiale. Le fait que les services périphériques à l’industrie connaissent une dynamique plus forte en France qu’en Allemagne est aussi un signe d’espoir. Le déclin de notre vieux modèle industrialiste ne se traduit pas seulement par une perte sèche de substance productive. Et c’est tout l’enjeu de la politique industrielle aujourd’hui. Faire en sorte que notre déclin manifeste se transforme en coup d’avance dans la course poursuite numérique dans laquelle est engagée l’Europe.

 

Olivier Passet, La France en route vers un nouveau modèle productif, une vidéo Xerfi Canal TV


Publié le lundi 18 mai 2015 . 4 min. 06

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