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La France est-elle vraiment un pays "collectiviste" ?

Publié le mercredi 20 novembre 2019 . 5 min. 04

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La France est-elle à ce point le dernier bastion de collectivisme dans le monde avancé ? C’est parfois ce qui ressort implicitement des discours critiques ou laudateurs autour du poids de l’État. Entre ceux d’un côté qui considèrent que le pays n’a plus les moyens de son administration surdimensionnée, symptomatique d’un archaïsme historique. Ou ceux au contraire qui s’apitoient sur les coups de butoirs de la mondialisation qui fissure le monument en péril de, de la santé, gratuite accessible à tous. La France est-elle à ce point un ovni collectiviste ?


Entendons-nous déjà sur le sens que l’on peut donner à cette notion ? La mise en commun et le pilotage étatique des moyens de production ne peut être que partielle de nos jours. Concernant la France, c’est d’abord l’extension de la sphère publique, au-delà des fonctions régaliennes traditionnelles, que recouvre cette notion. C’est notamment le fait de concevoir l’État comme principal producteur ou concepteur des services attenant à l’enseignement et à la santé. Mais c’est aussi, côté demande, de mutualiser entre le plus grand nombre le coût de ces deux dépenses essentielles.


Un premier juge de paix synthétique en la matière pourrait être le poids de la main d’œuvre rémunérée par l’État, que cette main d’œuvre ait le statut de fonctionnaire ou non. La France figure plutôt en haut du classement, mais à avec un écart à la moyenne qui n’en fait par une exception collectiviste dans le monde développé. Cet indicateur demeure néanmoins très incomplet. Il existe en effet tout un gradué de situations. Les écoles privées conventionnées françaises en sont un exemple. Les cliniques aussi...sans parler des médecins de ville. Les statuts juridiques peuvent être privés…mais les cahiers des charges, les règles tarifaires, et les modalités de financement les incluent dans les services administrés. Il existe un second indicateur, qui permet de mieux prendre en compte l’extension et l’intrusion productive de l’État : Les coûts de production des administrations publiques ; qui regroupent non seulement les coûts de main d’œuvre directement budgété par les administrations, mais aussi, les coûts de sous-traitance : 1/ ce que l’État facture à des prestataires privés pour remplir ses fonctions économiques et 2/ tout ce qu’il rembourse ou prend en charge en matière de santé de logement ou de dépendance notamment …. Ce que l’on appelle les transferts en nature. A travers cela, il s’octroie un rôle pivot en matière de design et de tarification de ces prestations. Et là encore, faisant écho au précédent classement, la France ne fait pas figure d’anomalie statistique, même si elle se positionne nettement au-dessus de la moyenne.


Abordons maintenant le même questionnement du côté des ménages. Pays collectiviste, la France devrait avoir une part des consommations collectives de services publics par les ménages nettement supérieure à celle des autres économies avancées. Dans les consommations collectives il y a / Les services dits individualisables, notamment de santé et d’éducation, qui sont financièrement mutualisés par la collectivité, mais directement destinés aux ménages et 2/ tous les autres services collectifs, plus difficilement affectables de sécurité, de défense, de justice etc…. La comptabilité nationale permet d’estimer ce que l’on appelle la consommation effective, qui somme la consommation standard, à la charge des ménages,  plus la consommation publique individualisable, notamment de santé et d’éducation, on l’a dit, dont le coût est mutualisé sur la collectivité, donnant le sentiment de gratuité. Là encore, la France est bien un pays de socialisation haute. Mais il n’est en rien en position extrême. Et lorsque l’on élargit l’indicateur à tous les autres services publics régaliens, la France confirme toujours son positionnement haut, mais non atypique.


Resserrons maintenant sur les deux services emblématiques, de la santé et de l’éducation. Sans surprise la France appartient aux pays dont la couverture publique des dépenses est élevée. Mais il est dans la norme. Sa vraie particularité, c’est la faiblesse du reste à charge des ménages, une fois qu’ont joué les assurances publiques et privées. Côté éducation, là encore, sans surprise, la France figure en bas du classement en termes de prise en charge par les ménages du coût de l’éducation. Il se démarque en cela des pays du sud de l’Europe, mais en rien de ceux du Nord.


Bref, ni paradis, ni enfer collectiviste, la France usurpe sa réputation d’exception anachronique.  Ce qui ne la dispense pas d’une réflexion en profondeur, sur l’efficacité, l’équité et le maillage spatial des services essentiels dont l’Etat a la charge


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