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La France, le "malade de l'Europe" ?

Publié le lundi 19 mai 2014 . 3 min. 33

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi

Pour Georges Soros, interviewé récemment dans les Echos, cela ne fait pas de doute. La France est aujourd'hui l'homme malade de l'Europe. D'où vient ce jugement couperet ?
Premièrement, du fait que ses performances sont à la traîne par rapport à l'Espagne ou l'Italie.
Deuxièmement, que l'Espagne a fait bien davantage que la France en matière de réformes structurelles.
Troisièmement, que l'économie stagne, alors même qu'elle a jusqu'ici été épargnée par la sanction des marchés sur sa dette.

Nous nous sommes maintes fois prononcés sur cette question. Oui, la France est bien malade. Mais d'une part, elle est malade dans une Europe malade, ce n'était pas le cas de l'Allemagne des années 90. D'autre part, son déficit de compétitivité est curable, à portée de réformes mesurées. Puis, notre base financière privée est saine. Enfin, le tissu industriel fait preuve d'une réelle vitalité concernant les start-up innovantes à fort potentiel, à l'instar des Withings, Criteo ou Netatmo.

Ce qui est plus préoccupant dans la déclaration de Georges Soros, c'est la référence à l'exemplarité espagnole. Point de vue que l'on retrouve aussi dans la bouche d'Olli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques, qui en dit long sur ce concept valise que constitueraient les réformes structurelles. L'exemple c'est un pays qui a près de 180% d'endettement privé en % de son PIB, plus de 50 points au-dessus de la France. C'est un pays qui a écrémé 28% de ses capacités industrielles et dont un quart à un tiers de la population travaille en emploi temporaire. Dont plus d'un cinquième de la population est en situation de pauvreté et dont la croissance reprend à un rythme à peine supérieur à 1% après avoir perdu 7,4% au point fort de la crise.

C'est donc moins le jugement sur l'état de santé français qui pose problème, que la vision des réformes structurelles que véhicule cette vision. Cela en dit long sur le flou et la dangerosité de ce concept-valise de réforme structurelle. Soit il recouvre l'aspiration à plus de concurrence sur les marchés du travail, des biens et des services, avec une surévaluation de l'impact. L'Allemagne est notamment un  bien piètre élève en la matière de flexibilité de l'emploi. Soit celui de la maitrise des dépenses publiques, mais sans mode d'emploi pour éviter que l'ajustement ne creuse le piège déflationniste en Europe. Soit celui d'une modération salariale, mais qui dans le contexte actuel d'inflation zéro équivaut à une baisse en absolu des salaires.
Du coup, les réformes structurelles ne sont plus perçues aujourd'hui que comme des saignées aveugles à la manière des médecins de Molière. La façon la plus rapide de toucher le fond avec un rebond plus qu'hypothétique tant les compétences et les investissements stratégiques risquent d'en faire les frais.

Quand l'Allemagne fut l'homme malade de l'Europe, elle le fut pour avoir digéré à grand peine une réunification qui allait s'avérer être un investissement à très haut rendement par la suite. Il lui a fallu par la rigueur amortir ce coût. Aucune perspective équivalente pour la France. En lui proposant comme horizon l'exemple espagnol, ce qui est proposé à la France, c'est de faire place nette à l'hégémonie allemande, en rejoignant le camp du Sud. Une bonne raison de refuser le statut d'homme malade de l'Europe.

Olivier Passet, La France, le "malade de l'Europe" ?, une vidéo Xerfi Canal
 





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