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Le climat des affaires se dégrade lentement et sûrement en France. Au krach rampant de la finance, répond le krach rampant des anticipations des entreprises.


Pourtant, au regard des signaux noirs qui s’accumulent sur la conjoncture, la résistance du moral des entreprises a de quoi surprendre, dans l’industrie et surtout dans les services. Notamment le maintien à haut niveau de la tendance prévue des effectifs, alors que tout devrait inciter les décideurs à l’attentisme. Car l’inflexion des débouchés intérieurs est bien là, déjà tangible.


Un processus de dégradation bien réel, mais rampant


Du côté des ménages, c’est la bérézina. Les fondamentaux financiers de la consommation se dégradent nettement, et le moral ménages plonge avec, touchant déjà des profondeurs rarement atteintes. Le soufflet des achats de biens retombe ; et la récupération dans les services est à maturation. Aggravant le tableau, c’est la construction neuve qui s’affaisse maintenant, avec le durcissement des conditions de financement. En témoigne notamment la promotion immobilière. Ajoutons à cela le durcissement des conditions de financement et tout est en place pour que la crise se diffuse du B-to-C au B-to-B.


Les entreprises seraient-elles alors dans un déni de réalité qui diffère de façon auto-réalisatrice une récession qui s’annonce sévère, en s’accrochant de façon irraisonnée aux espoirs qu’avait suscités la sortie des confinements ? Les enquêtes que nous menons à Xerfi par vagues successives sur le ressenti des décideurs d’entreprises concernant leur environnement et les inflexions stratégiques qu’ils opèrent confirment que le processus de dégradation est bien réel, mais rampant. La dernière vague de fin septembre, comparée à celle de fin juin, est édifiante. Les désordres géopolitiques, énergétiques et climatiques mordent marginalement sur les plans d’investissement et d’embauche élaborés en début d’année. Les entreprises n’étaient que 6% à déclarer différer ou renoncer à des augmentations d’effectifs programmés en début d’année. Cette proportion monte à 9% fin septembre. Côté investissement, la part des entreprises qui reportent ou annulent des projets passe de 14 à 25%, près des trois quarts maintenant le cap néanmoins. Début d’inflexion donc, mais grande persévérance aussi des entreprises, alors que l’espoir que les dérèglements soient temporaires s’est envolé. 


Des facteurs de résistance


Intéressons-nous alors aux facteurs qui expliquent cette résistance. On peut les résumer très simplement. Les entreprises ont réussi très majoritairement à sauver les meubles financièrement jusqu’ici. Près de 70% des entreprises prévoient de passer le cap de 2022 en améliorant ou en stabilisant leur résultat d’exploitation par rapport à 2021. Les craintes sur le remboursement du PGE très minoritaires et ne s’aggravent pas depuis juin. Et pour cause, par rapport à une situation d’inflation zéro, où il n’existait aucune marge de manœuvre en termes d’ajustement des prix de vente ou des salaires face à un choc négatif, l’accélération des prix dégage paradoxalement des marges de flexibilité :


1. Les entreprises sont plus nombreuses encore qu’en juin à répercuter au moins partiellement la hausse de leurs coûts sur leurs prix de vente.
2. Elles misent en 2022 sur une nette sous-indexation des salaires sur l’inflation, même en intégrant les primes dites Macron. Assez sereines sur le climat social, elles durcissent leurs intentions de modération salariale par rapport à juin.


Sang-froid


Les entreprises ne sont donc pas tout à fait dans le déni. Elles vivent réellement une dégradation lente de leurs conditions d’activité à laquelle elles s’ajustent avec sang-froid. Elles sont d’ailleurs de plus en plus clairvoyantes sur le fait que 2023 sera pour elle une année de récession. Mais que près de trois quarts des entreprises perçoivent encore 2023 comme une année de stabilité ou d’expansion surprend. La désillusion risque d’être violente. À moins de considérer que de plus en plus d’entreprises se sentent étanches à la conjoncture :


- La digitalisation embarque une part croissante d’entreprises dans un mouvement de fond qui défie les aléas du monde.
- Le défi climatique et la RSE créent un ilot de prospérité pour les entreprises qui opèrent dans l’énergie, le retraitement des déchets et tous les services B-t-B qui s’y raccorde.
- L’armement ne connaît pas la crise, pas plus que la pharmacie ou le luxe.
- La santé et l’hébergement social courent après l’explosion des besoins.
- L’aéronautique a de nouveau le vent en poupe.
- Le transport n’a pas achevé sa récupération.


C’est tout le paradoxe de cette époque. Beaucoup de choses vont mal, mais créent paradoxalement de nouvelles opportunités d’affaires et de repositionnement pour les entreprises.


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