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Le bras de fer Macron face à la culture sociale française

Publié le mardi 10 avril 2018 . 4 min. 37

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La France est le pays de la grève. C’est sa réputation à l’étranger et c’est celle que nous entretenons en interne. Quelques chiffres corroborent ce sentiment. Ceux qui ont défrayé le plus récemment la chronique venaient de la fondation allemande Hans Böckler. Sur la période 2005-2014, la France était championne du monde et coiffait d’une courte tête le Danemark et le Canada. Championne du monde sur un tout petit échantillon de 17 pays néanmoins.

 

Ces classements sont en fait très contestés. Ils sont très variables d’une source à l’autre, d’une période à l’autre, personne ne décomptant les conflits sur les mêmes périmètres. Si l’on se réfère à d’autres sources, notamment les données recensées par le BIT, ou l’OCDE, il est clair que la France est un pays de paix sociale comparée aux pays d’Amérique Latine, notamment l’Argentine ou le Mexique. Admettons néanmoins si l’on raisonne par faisceau d’indices convergents, qu’elle figure parmi les pays développés les plus turbulents,  avec le Canada,  la Finlande, l’Italie, le Danemark, la Grèce, et l’Espagne, même si la conflictualité de ce dernier pays a beaucoup diminué ces dernières années.


La tradition de lutte a laissé plus de traces qu’ailleurs. Et il est clair que les syndicats ont un vrai pouvoir de blocage, et de dissuasion qu’ils n’ont pas dans d’autres pays. Avec quelques bastions névralgiques, même s’ils sont de moins en moins nombreux : la SNCF, Air France, Les dockers, la fonction publique (santé et éducation nationale, notamment). Quelques grandes lois emblématiques mises en échec. Des psychodrames autour des délocalisations ou des fermetures de sites, comme Whirpool, Florange, Moulinex etc. qui ont laissé des traces dans les mémoires.


Le taux de syndicalisation est faible, on le sait en France. Précisément parce qu’il est resserré sur la frange la plus revendicative du salariat. Il tire sa force des bras de fer ciblé, partant de quelques grandes entreprises emblématiques et de la menace récurrente de coupler le mouvement avec la contestation étudiante. Tout cela crée un vrai pouvoir de dissuasion, bien intériorisé par le politique…. Trop bien intériorisé dirons certain.  Avec le reste des salariés qui vivent souvent la grève par procuration et la soutiennent passivement, notamment du côté des petites entreprises sous-syndiquées. Les syndicats français sont attachés à cette division des tâches. Ils renâclent, à l’exception de la CFDT au discours raisonnable qui appelle à une normalisation, à un élargissement de la base, à une germanisation… la fameuse culture du consensus et du dialogue qui redonne la voie aux salariés plus modérés et dilue les revendications.


C’est la permanence de cela qui se joue dans le bras de fer entre la SNCF et le gouvernement. Tout cela fait partie du puzzle de réformes voulues par Emmanuel Macron, pour rapprocher un peu plus le modèle français de celui de la flexisécurité. Avec les ordonnances travail pour  instiller de la souplesse. La réforme de l’assurance chômage et de la formation, pour sécuriser les parcours de plus en plus hachés. La concentration des incitations fiscales pour encourager l’épargne financière au détriment de la pierre…. Premier pas pour développer une culture de la capitalisation. Le projet de retraites à points etc. Et, ce qui se joue maintenant, la mise en échec du syndicalisme de lutte, pour faire entrer de plein pied la France dans la culture du dialogue social pacifié. Sur le papier c’est beau et cohérent.


Sauf qu’il y a la théorie et la pratique. Que ironie, c’est au Danemark, temple de la flexisécurité que l’on trouve un des plus forts niveaux de conflictualité. Sauf aussi, que c’est le printemps, que l’économie se porte un peu mieux, que les 50 ans de mai 68 approchent… Tout cela crée un cocktail  bien détonnant. Qui pourrait confirmer ce que l’on sait déjà… les lois, ça se change, mais une culture ça ne s’importe pas. 


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