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Le monde selon Trump : la grande bascule économique

Publié le lundi 21 novembre 2016 . 4 min. 50

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Quelles pourraient être les conséquences de l’élection de Donald Trump pour l’Europe ? L’exercice auquel je vais me livrer peut certes sembler prématuré, tant le programme de Trump paraît encore mouvant.


Il y a cependant une exagération à voir d’abord Trump comme le fossoyeur du libre-échange, et de l’ère de la globalisation. Certes, dans ce domaine, que ce soit concernant les accords commerciaux ou la réduction des flux migratoires, Trump sera peu lié au congrès et aura donc la main. Mais pour l’heure, au-delà des fanfaronnades, le nouveau président ne propose essentiellement que de laisser tomber des accords qui ne sont pas encore entrés en application, ou dont la négociation n’a pas encore abouti. Ce qui veut dire que la mondialisation se passera des accords transatlantiques et transpacifiques, chose dont elle s’accommodait déjà et que les choses resteront essentiellement figées en la matière. Les propos belliqueux de Trump, se concentrent en fait essentiellement sur la Chine et sur le Mexique, emblématiques auprès de l’électorat ouvrier des délocalisations destructrices d’emploi. Mais là encore, le mouvement de ressourcing n’a pas attendu Trump. La tendance au raccourcissement des chaines de valeur, aidées par la robotisation et le mouvement de convergence des coûts du travail entre pays développés et émergents fait déjà son œuvre. Le raccourci qui voudrait que Trump génère alors une grande catastrophe sur le commerce mondial, sur fond de guerre commerciale, et fasse sombrer le paquebot américain et la croissance mondiale avec, paraît dès lors peu probable.


En revanche, Trump c’est d’abord l’OPA d’un homme d’affaire sur l’appareil d’Etat. Et lui qui a bâti sa fortune immobilière comme un jeu à la Ponzi, sur la base d’une fuite en avant dans l’endettement, a bien l’air de vouloir conduire les affaires de l’Etat comme il a conduit ses propres affaires, en abusant à l’extrême du privilège exorbitant du dollar.. et qui plus est dans l’intérêt de ses propres affaires, souvent vacillantes. Mais contrairement à ce que dit F. Hollande ou la commission, Trump, ce n’est pas le grand saut dans l’inconnu. C’est plutôt un grand bon arrière vers ce que l’on a déjà connu. Une sorte de revival des 30 glorieuses, avec un déni de toutes les contraintes contemporaines. Desserrer les normes prudentielles qui corsettent les banques ; ignorer les coûts et les contraintes du réchauffement climatique. Baisser massivement les impôts sur les entreprises et sur les plus fortunés. Avec qui plus est, contrairement à Reagan, un statu quo sur les politiques sociales, puisque même l’Obamacare n’est plus en ligne de mire et que le candidat a même promis une hausse modérée du salaire minimum… et surtout un gigantesque plan de grands travaux. Tout cela n’est pas très redistributif certes. Mais il n’en reste pas moins que la conjugaison de tous ces effets, s’apparente à un colossal plan de relance, qui en même temps qu’il sauve son propre empire, boostera la croissance. Et par ricochet, ce n’est pas le libre-échange que Trump est en passe d’enterrer, mais bien la stagnation séculaire.


Avec une telle thérapie, ce n’est pas une catastrophe économique qui se dessine pour les Etats-Unis, mais plutôt un risque de surchauffe. Si le candidat tenait vraiment ses promesses, sans être entravé par le congrès, on ne voit pas très bien les arguments économiques qui interdiraient à l’économie américaine de flirter avec les 4% de croissance à court terme. Les marchés ne s’y sont d’ailleurs pas trompé. Ils souhaitaient mollement la continuité avec Clinton. Mais ils découvrent qu’avec Trump, leurs rêves mêmes les plus fous, pourraient devenir réalité.


Et c’est bien là le risque pour l’Europe. Elle ferait erreur  à miser sur son échec économique. Avec son gigantesque plan de relance, doublé d’un dumping environnemental, financier et fiscal décomplexé, Trump va, en plus de son OPA sur l’Etat, faire une OPA sur les surliquidités du Monde. De quoi normaliser assez rapidement la pente des taux d’intérêt. Et si l’Europe se contente de contempler passivement cela, avec des remontrances de mère la vertu, elle risque juste d’être la victime collatérale de la reprise US. Empêtrée dans sa croissance molle, il lui faudra de surcroît digérer une hausse des taux, avec tous les effets de déstabilisation financière que cela peut générer. Soit, l’Allemagne décide alors de courir la croissance, accompagnant les États-Unis dans leur mouvement, permettant à l’Europe d’éroder sa dette grâce à la croissance et à l’inflation… soit c’est l’Europe qui paiera la facture des folles largesses de Trump.


 
Olivier Passet, Le monde selon Trump : la grande bascule économique, une vidéo Xerfi Canal TV.


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