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Les Français et leur épargne : quels arbitrages en 2024 ?

Publié le lundi 4 décembre 2023 . 6 min. 44

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Les ménages français ont été confrontés à deux chocs rapprochés qui les ont conduits à profondément remanier leurs supports d’épargne. Le premier est celui de l’épargne forcée de la crise sanitaire qui a propulsé leurs dépôts bancaires à des niveaux record, sous forme liquide d’abord, tant le rendement des produits alternatifs était faible. Le second choc, c’est celui de l’inflation qui les a conduits à renouer avec des stratégies actives visant à limiter l’érosion du pouvoir d’achat de leurs encaisses. Résultat, on assiste :


• d’abord de fin 2019 à juillet 2022 à un bond des dépôts bancaires. Notamment les plus liquides (comptes à vue, livrets A ou ordinaires) ;
• puis, à partir de l’été 2022 où l’inflation frôle pour la première fois les 6%, à une stabilisation et restructuration des encours en quête de rendements compensatoires de l’inflation.


L’épargne réglementée, grande gagnante


C’est d’abord l’épargne réglementée qui est sortie gagnante. Cette dernière procurant après impôts les revenus les plus élevés et les plus sûrs, avec en tête, les livrets d’épargne populaire (avec des taux culminant à 6% et dont un plafond rehaussé), puis le livret A, dont la rémunération à 3% est garantie jusqu’en février 2025. Ce sont aussi les dépôts à terme notamment les plus courts. Les comptes bancaires ne relatent cependant que 40% de l’histoire, si l’on met à part les actions non-cotées, massivement détenus par les dirigeants propriétaires. L’autre grand support de l’épargne des ménages, c’est l’assurance vie (40% aussi). Marquée par une perte d’attractivité, avec des promesses de rendement qui ne parviennent pas à rivaliser après prélèvements avec ceux des livrets réglementés. Notamment les produits en euro, ankylosés par la mémoire longue des taux zéro, dont les rendements nets ont touché le fond à moins de 1% en 2021. Ils remontent doucement la pente depuis et pourraient s’approcher du seuil de 2,5% fin 2024.


Nouvelles stratégies d'épargne


En quête de rendement, les ménages ont retrouvé aussi un intérêt pour les supports plus risqués et diversifiés, l’assurance vie en unité de compte mais aussi les OPC monétaires et non monétaires, avec un attrait croissant mais erratique pour les fonds en actions. Un redéploiement qui combiné à leur faible appétence pour l’immobilier explique largement les grandes tendances de l’épargne fin 2023 :


1. Premièrement, leur taux d’épargne financière se maintient à des niveaux atypiquement élevés pour deux raisons essentielles : d’une part, les ménages se redéployent vers des produits plus rémunérateurs et ces revenus financiers en forte hausse ne sont pas destinés à être consommés mais pour l’essentiel à être recapitalisés, exerçant un effet mécanique positif sur leur épargne financière. D’autre part, leur moindre appétence pour la pierre depuis l’été 2022, renforce la composante financière de l’épargne, moins mobilisée par les apports personnels.
2. Deuxièmement, en dépit du haut niveau apparent de leurs avoirs bancaires, les enquêtes révèlent une dégradation forte du sentiment des ménages concernant leur situation financière et leur capacité d’épargne. Et pour cause, en dépit de leur forte propension à épargner et de leur redéploiement vers des supports rémunérateurs, aucun produit, hormis les livrets d’épargne populaire, n’est parvenu à compenser l’érosion inflationniste. La valeur réelle des avoirs bancaires s’est fortement dégradée. Idem pour les produits diversifiés (assurance-vie ou OPC), à l’exception des fonds en actions.


Perspectives pour 2024


Ces éléments permettent de préfigurer les arbitrages d’épargne en 2024 :


1. Nulle illusion monétaire. La cagnotte Covid n’existe plus, érodée par l’inflation. Les ménages le savent et rechignent à puiser dans leurs réserves. La désépargne ne viendra pas sauver la consommation, d’autant que la remontée du chômage réactive les réflexes de précaution.
2. Le repli de l’investissement immobilier se prolongera en 2024, aggravé par les anticipations de baisse de prix et de décrue des taux d’intérêt qui reportent les investissements, favorisant la composante financière de l’épargne.
3. La quête des rendements devrait encore favoriser l’épargne réglementée, surtout si le gouvernement tient sa promesse de maintenir les taux du livret A à 3% dans un contexte de désinflation ; limité par les plafonds, les ménages devraient aussi se reporter de plus en plus sur les supports diversifiés risqués (assurance-vie en unité de compte, OPC). L’assurance vie en euro devra elle attendre 2025 pour retrouver des couleurs, lorsque le repli des taux sur les livrets lui rendra sa compétitivité.
Bref, loin des promesses de la cagnotte, les ménages seront des épargnants actifs et des consommateurs et investisseurs passifs.


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