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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

Certains classements récents, notamment produit par la BCE, ont défrayé la chronique, plaçant la France devant l’Allemagne en termes de richesse nette des ménages. Mais plaçant également la plupart des pays du Sud  devant la France et l’Allemagne. D’autres indicateurs produits par l’OCDE, sur la base des comptes de patrimoine et utilisant un taux de change qui égalise les prix entre pays confirment cette position haute française, loin cependant des États-Unis ou du Royaume-Uni. L’information a de quoi surprendre. Le classement de la richesse semble fortement décorrélé du classement du PIB par habitant, autrement dit de la capacité d’un pays à dégager un niveau élevé de revenu par habitant. Il semble aussi fortement décorrélé du niveau de taxation du capital dans les différents pays, puisque l’Allemagne bénéficie d’une taxation avantageuse.


Ce type de classement casse l’intuition qu’un pays fortement doté en capital productif et en capital humain, est celui qui est le plus à même de produire un haut niveau de revenu pour ses habitants, ces derniers étant alors les mieux disposés à se constituer un haut niveau de patrimoine financier et non financier.


Ce n’est pas si simple, de toute évidence. D’abord, parce que nos mesures du patrimoine sont très imparfaites, loin d’être exhaustives (concernant la valorisation des terrains notamment, inégalement pris en compte selon les pays) et donc difficilement comparables. Imparfaites aussi, car beaucoup d’éléments du patrimoine sont non visibles. Je pense notamment aux droits à la retraite ou à la santé qui ne seront pas décomptés comme élément du patrimoine, ou du moins décomptés très différemment selon la nature institutionnelle des systèmes. Je pense à la préférence pour la propriété du logement. Elle agit très fortement sur la hiérarchie internationale de la richesse patrimoniale des ménages. Ainsi un pays où le prix du logement est élevé, où les jeunes doivent épargner longtemps pour accéder à la propriété, où  la propriété du logement fait office de filet de sécurité en cas de coup dur, ou en vue de la retraite, donnera le sentiment que ses habitants sont plus riches qu’un pays comme l’Allemagne, où le prix du logement est faible, et où les ménages préfèrent louer que posséder leur logement. Sud versus Allemagne. Or dans les deux cas, ces ménages accèdent à un service de logement équivalent, payé cher dans le premier cas, et faisant office d’élément de richesse, alors que dans l’autre cas, le logement apparaitra à l’actif des entreprises immobilières.


La structure du capital est donc primordiale. Et la focalisation sur les ménages est trompeuse. Le patrimoine public doit aussi être pris en compte. Il constitue une forme de copropriété. Regardons alors plutôt le niveau du capital national par habitant, et sa composition. Que voit-on ?


1/ Que la photographie du niveau de patrimoine des ménages, donne une image trompeuse de l’abondance du capital. Lorsque l’on rapporte les actifs fixes nationaux au nombre d’habitant et en utilisant un taux de change qui annule les écarts de prix entre pays, la France figure plutôt en bas de l’échelle des pays développés.  L’Allemagne est en position intermédiaire haute, mais étonnamment à la traine du Royaume-Uni 


2/ Eliminons dans le stock de capital, la composante résidentielle que nous qualifierons de non productive. Cette composante non productive est en France et au Royaume-Uni particulièrement élevée. L’indicateur précédent, diminué du stock de capital résidentiel produit une nouvelle hiérarchie, où l’Allemagne apparaît en position haute européenne et où France Italie et RU sont en bas de classement.


Tout cela pourrait être affiné et harmonisé encore. Si je me restreins à la machine-outil, le gap France Allemagne paraît notamment encore plus saisissant.


Tout cela indique qu’en dépit d’une épargne abondante et de hauts niveaux apparents de patrimoine, le système français est bâti sur une préférence pour le capital non productif. Et c’est ce constat qui devrait d’abord être au cœur de toute réflexion sur la fiscalité du capital.

 


Olivier Passet, Pourquoi les français n'aiment pas le capital productif, une vidéo Xerfi Canal TV


Publié le mercredi 12 octobre 2016 . 4 min. 29

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