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L’échec de la France à concevoir en urgence un vaccin contre le Covid nous aveugle. En vérité, cette crise représente une vague d’opportunités sans précédent pour l’industrie pharmaceutique française, au moins pour les façonniers. Les façonniers, ce sont les sous-traitants des laboratoires qui se chargent à leur place de produire des médicaments ou vaccins. Ils sont nés dans les années 90 lorsque les laboratoires ont commencé à se délester de leurs usines en les confiant à des spécialistes. Désormais, le façonnage pharmaceutique made in France semble bien positionné pour capter les milliards des nouveaux contrats Covid.


D’abord parce que le façonnage est un point fort de l’industrie française. 2,4 Md€ de chiffre d’affaires en 2020, 14 500 emplois, 73 usines, des revenus multipliés par 10 en 25 ans, un taux d’export d’au moins 40%… Une quinzaine de groupes se partagent près de 90% de l’activité. Fareva et Delpharm, deux acteurs à capitaux français, pèse pour 50%. On trouve ensuite trois autres Français : Unither, Cenexi et SynerLAB, soutenus par le capital-investissement. Côté groupes étrangers, le suédois Recipharm se positionne en tête depuis la faillite du grec Famar en 2019. Quant aux leaders internationaux, comme les américains Catalent et Thermo Fisher Scientific ou encore le suisse Lonza, ils se font plus discrets en France. C’est dommage, car ce sont eux les premiers bénéficiaires des contrats Covid.


Malgré tout, les sites français ressortent plutôt bien servis par ces contrats. Fareva, Delpharm et Recipharm ont décroché des contrats au profit d’usines implantées dans l’Hexagone sur les formes stériles comme les vaccins : celui de BioNTech / Pfizer pour le site de Saint-Rémy-sur-Avre dans l’Eure-et-Loire pour Delpharm, celui de Moderna pour le site de Recipharm Monts en Inde-et-Loire, et celui de CureVac pour deux sites appartenant à Fareva. Ces contrats portent sur le « fill & finish » de vaccins contre le Covid, c’est-à-dire le remplissage, le conditionnement et la validation. Plusieurs éléments ont pesé dans la balance. D’abord, ces acteurs ont récolté les fruits de leur choix stratégiques passés, notamment d’un positionnement sur le créneau des formes stériles injectables comme les vaccins.


Les sites français ont aussi surfé sur un effet d’aubaine. Je m’explique. Le transfert d’un site d’un labo à un façonnier s’accompagne d’une prospection intense pour trouver de nouveaux clients. C’est aussi un moment propice aux investissements afin de transformer ou repositionner le site repris alors que les anciens propriétaires rechignent à mettre la main à la poche. Or, sur les sites retenus pour les contrats de fill & finish de vaccins anti Covid, plusieurs avaient changé de propriétaire peu avant le déclenchement de la crise : c’est le cas du site de Saint-Rémy-sur-Avre acquis en 2019 par Delpharm dans le cadre du démantèlement de Famar. Ou encore de l’usine d’Idron qui venait tout juste d’être reprise par Fareva au groupe Pierre Fabre. Bref, le timing était parfait !


Demain, la politique industrielle post-Covid donnera un coup de fouet au façonnage. L’objectif de réindustrialisation et de relocalisation des productions des produits de santé en France ne date pourtant pas de mars 2020. Il a été remis à l’agenda de la stratégie industrielle dès 2012. Décision a été prise alors de mieux défendre le made in France à travers une amélioration de la transparence du lieu de production et du sourcing des médicaments. La bioproduction (dont la production de vaccins) a pour sa part continué à être promu. On connait la suite : avec la crise sanitaire, la souveraineté industrielle devient une priorité stratégique absolue. De quoi doper l’activité des façonniers installés en France qui bénéficieront aussi de nouveaux transferts d’usines des labos. Sans compter l’afflux de projets d’innovation en lien avec le Covid-19 entre les futurs vaccins, traitements, tests et produits d’hygiène…


Alors, à défaut d’avoir mis au point l’un des vaccins majeurs, des entreprises françaises vont pouvoir jouer un rôle majeur dans la production en sous-traitance des multinationales.


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