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Pas de doute, la réindustrialisation est consensuelle. Rares sont ceux qui s’opposent à une relocatisation de notre production. Au prétexte de souveraineté, de fierté nationale, d’écologie, d’équilibre du commerce extérieur ou de plein-emploi.

La réindustrialisation est donc consensuelle, mais les conditions de sa réussite le sont-elles ?

C’est l’objet de ce billet libéral.

Et il nécessite un petit rappel. Depuis 1974, la France a perdu 2 millions et demi d’emplois industriels, un cas unique en Europe. Sur la même période, la part de l’industrie manufacturière dans l’économie française est passée de 22,3% à 11,2 %. Il y a aujourd’hui 7 millions et demi d’emplois dans l’industrie allemande, 2,7 millions dans l’industrie française….

Directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq a trouvé les mots justes pour décrire cette défaite à bas bruit, dans son livre La désindustrialisation de la France : « Tout le monde a ses empreintes digitales sur la tragédie industrielle que nous avons vécue. »

Il ajoute : « Car elle est le résultat d’une préférence française collective. En hyperbolisant la composante d’aliénation et de pénibilité du modèle productif, même le monde ouvrier a participé à l’expulsion de l’industrie de la société française. »

Ça ne vous rappelle rien ? Le débat sur les retraites bien sûr. Voilà pourquoi nous ne pouvons pas faire l’impasse sur l’analyse de notre désindustrialisation. Une façon de mettre chacun devant ses responsabilités.

La classe politique ? Avec constance depuis le premier choc pétrolier, elle a privilégié la politique de la demande et la protection des individus sur l’entreprise, au prix d’une pression fiscale, d’une rigidification du droit du travail toujours plus grandes. Les politiques industrielles ont minoré la nécessaire montée en gamme face à la concurrence ;

Les grands patrons ? Sous influence anglo-saxonne, ils se sont un temps laissés aveuglés par la mode du « fabless » ; confrontés à l’impératif de globalisation, d’autres ont cherché dans les délocalisations le moyen d’échapper à l’enfer français : la France a autant de salariés dans ses filiales étrangères que l’Allemagne (6 millions) pour une économie 40 % plus petite ;

Les syndicats ? Moins préoccupés par le choc de compétitivité que par les RTT, ils n’ont eu de cesse de complexifier un modèle social devenu incompatible avec le maintien du tissu économique du pays. Pour les entrepreneurs, il était trop cher, trop peu flexible, trop administré quand les salariés et leurs représentants le voyaient comme pas assez protecteur ou pas assez rémunérateur ;

Les Français ? La popularité de la loi sur les 35 heures a démontré une sorte d’effondrement de la volonté à mener la bataille économique. En votant non au référendum sur la constitution de l’Europe, en 2005, ils ont aussi indiqué qu’ils voulaient plus de protection sociale et moins de discipline européenne ;

Les élites ? Elles ont souvent soutenu des diagnostics erronés sur la mondialisation, sur l’Europe, sur la Chine, etc., etc.
Depuis dix ans, l’attractivité de la France reprend des couleurs. Parce que la France revient de loin, le pari de reconquête industrielle n’en demeure pas moins ambitieux. Après le trauma de la réforme des retraites, le Président peut-il faire de la réindustrialisation une bataille consensuelle ?

Au-delà des traditionnels satisfécits à chaque nouvelle implantation d’usine, les chantiers à ouvrir ou à poursuivre sont immenses. Et les acteurs à l’origine de notre déclassement devront tous mettre la main à la pâte. Y sont-ils prêts ?


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