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Les leçons de stratégie d'Alice au pays des merveilles

Publié le jeudi 7 mars 2024 . 4 min. 01

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Le roman de Lewis Carroll, Alice au pays des Merveilles, n’était pas à l’origine une histoire pour enfants, mais un conte philosophique pour adultes. Loin d’être aussi absurde qu’il en a l’air, c’est une source d’inspiration inépuisable pour les stratèges. Alice a atterri dans un monde foisonnant, en changement perpétuel et de surcroît modifié par ses propres actes. C’est en s’ajustant à ses étranges lois qu’elle apprend, bien malgré elle, à être stratège.

 La stratégie commence avec la « vision » : c’est le point de départ obligé. La vision, c’est imaginer un ailleurs et y croire. C’est avoir un désir d’avenir, et la foi en sa capacité à le réaliser. Or ce n’est que dans le deuxième volume d’Alice au Pays des Merveilles, de l’autre côté du miroir, qu’Alice a arrêté sa vision, son objectif stratégique : devenir Reine à la place de la Reine. Dans le 1er volume, elle est plutôt perdue. Mais le Chat du Cheshire va lui faire comprendre pourquoi. Avec son immense sourire, sa dentition humaine et sa capacité à ne faire apparaitre qu’une partie de son corps, le chat surgit sur une branche au moment où Alice entre dans le bois.

« Pourriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller ? » lui demande Alice. « Cela dépend beaucoup où tu veux aller », répond le Chat. En clair : il n’est pas de chemin pour qui ne sait où il va. Sénèque dirait : « Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne connaît pas son port ».

Ce n’est pas une évidence. La plupart des décideurs ne ressentent pas le besoin de définir clairement leur « vision » et de l’affirmer, ils croient que l’objectif est limpide pour leurs équipes comme pour eux. Or, s’ils demandaient à leurs collaborateurs d’exprimer le but final de leurs actions, ils découvriraient – comme tous ceux qui se sont astreints à cet exercice –, que tout le monde ne va pas au même endroit…

La suite de l’histoire d’Alice permet de découvrir un deuxième principe stratégique qui complète celui-là. Lorsque le chat lui demande où elle va, Alice répond en soupirant : « Cela m’est un peu égal, où aller ». Le Chat rétorque : « Alors peu importe quel chemin tu prends… » Mais Alice n’avait pas terminé sa phrase : « cela m’est un peu égal… du moment que j’arrive quelque part. » « Oh, conclut alors le Chat, tu es sûre d’y parvenir si tu marches assez longtemps. »

Ce qui rejoint la maxime de Descartes dans le Discours de la méthode, quand il se compare à un voyageur égaré. II affirme que celui qui ne retrouve plus son chemin doit avancer toujours tout droit dans la même direction s’il veut avoir une chance d’arriver quelque part, et non pas aller une fois à gauche, une fois à droite, s’arrêter, changer d’avis… Car en allant droit, si vous n’allez pas forcément où vous désirez, vous arriverez au moins quelque part, et ce sera toujours mieux que de rester au beau milieu d’une forêt. En clair, pour être sûr d’arriver à bon port, il faut savoir maintenir son cap.

Troisième concept important qu’Alice va vite découvrir : le syndrome d’hubris, le danger qui guette les stratèges qui n’ont connu que des victoires. En ayant voulu grandir sans être capable de maîtriser sa croissance, Alice se retrouve coincée dans la petite maison du Lapin blanc, un bras bloqué dans la fenêtre, son énorme corps bouchant toutes les issues. Le Lapin et ses serviteurs essaient de déloger, ils lui lancent des brouettées de gravier, et envisagent même d’incendier la maisonnette. Alice s’affole. Heureusement les petits cailloux dont ils l’arrosent se sont transformés en petits gâteaux qui lui permettent de retrouver sa taille normale.

Alice a été victime de la maladie du pouvoir, l’orgueil démesuré, le syndrome d’hubris. Exactement comme ces dirigeants qui se sont lancés dans une bataille pour racheter une entreprise, et sont tellement obsédés par la volonté de l’emporter qu’ils font de la surenchère, s’endettent trop, ou ne gardent plus les moyens nécessaires pour investir par la suite – bref perdent le sens des réalités et, pour une victoire de court terme, font échouer leur entreprise sur le long terme. 


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