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La société de la connaissance dépréciée

Publié le mercredi 20 décembre 2023 . 4 min. 13

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Plus que tout autre lieu d’interactions, l’entreprise est par nature une scène de théâtre très propice à la reconnaissance, ce fuel, voire cette drogue des sociétés démocratiques. Être reconnu y signifie très souvent être visible. Quand les premiers travaux sur la visibilité sociale apparaissent dans les années 50, il s’agit de mettre en évidence la reconnaissance des compétences de l’individu par le groupe. ’La personne invisible est alors conçue comme celle qui n’apporte aucune contribution positive au fonctionnement du groupe. La reconnaissance étant celle de l’ouvrier virtuose, admiré de ses pairs ; celui qui faisant son travail plus vite et mieux que les autres pour mieux pouvoir les aider.


Or l’irruption du management participatif individualisé à fait glisser la question de la reconnaissance vers une logique plus économique. Se joue alors une concurrence accrue entre les collègues qui font justement fi ce cet « entre soi ». Les primes individuelles et la logique de carrière ont supplanté une autre forme de reconnaissance symbolique qui était celle de la tâche et du travail bien exécuté. L’apparente humanisation du management se fait donc très largement aux dépens du respect de la professionnalité. Les procédures et normes sont d’ailleurs pensées par des spécialistes en dehors de la réalité du terrain. D’où une logique patente d’irrespect de la professionnalité qui tend même à devenir dans certains cas une menace. Logique d’ailleurs tout à fait conforme aux principes mêmes du taylorisme qui consiste à dépouiller les ouvriers de leur savoir, à partir du moment où le savoir c’est le pouvoir ; d’où par exemple l’émiettement des savoirs qu’emblématise un travail à la chaîne qui transforme les ouvriers en simples exécutants. Le savoir est justement remis en cause aujourd’hui, soumis qu’il est à une idéologie de l’obsolescence programmée. Le sachant est vite dépassé par un monde qui avance en vitesse accélérée. Ce qui signifie que l’accumulation de savoirs ne sert plus à rien et qu’il faut à tous prix maintenir les salariés en état de réceptivité. Le paradoxe est que d’une part on encourage la rivalité entre les collaborateurs ; et d’autre part, on soustrait toute forme de connaissance à l’idée même de reconnaissance. Cela s’inscrit contre l’idée qu’un individu doit développer certaines virtualités et les épanouir pour forcer la reconnaissance des autres par des aptitudes qu’il possède en propre.


Or la compétence est une dimension fondamentale de l’accomplissement de soi. Selon un principe que résume fort bien le philosophe John Rawls: « Les êtres humains aiment exercer leurs talents (qu’ils soient acquis ou innés) et plus ces talents se développent, plus ils sont complexes, plus grande est la satisfaction qu’ils procurent »  . L’idée intuitive ici est que les êtres humains prennent d’autant plus de plaisir à une activité qu’ils y deviennent plus compétents». C’est d’ailleurs cette idée qui nourrit la fameuse idée du flow, cette expérience optimale que nous pouvons ressentir quand nous jouons d’un instrument de musique ou pratiquons une activité qui demande de l’expertise, des efforts et de la persévérance.


Force est de constater que le savoir est en train de devenir une denrée périssable, une marchandise en voie de ringardisation. Ce dynamitage de la connaissance se traduit par l’avènement des softs skills, des façons d’être et de se comporter. On ne juge plus dès lors des individus ou des sujets mais des gens, des personnes qui se réduisent à la plus simple expression de leur masque. Un peu comme si ces personnes étaient dépourvues de qualité voire de contenu…


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