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Soyons clair l’utilitarisme n’a jamais eu bonne presse. Pourtant son principe est simple et s’applique à tous les domaines de l’existence : il s’agit de juger les actions ou les choses selon qu'elles tendent à augmenter ou non le bonheur et à diminuer la souffrance. Le principal reproche qu’on lui adresse est qu’en partant de l'individu et de ses désirs, on instrumentaliserait la personne humaine qui vouée à ses seuls plaisirs conception en oublierait le sens d’autrui et de la justice. En gros l’utilitariste ne penserait qu’à lui. Nietzsche parlait à ce sujet d’une «morale d’esclave » pour « les lâches, les timides, les mesquins». Il n’en est rien comme le montre l’ouvrage de  et Peter Singer grand défenseur de l’utilitarisme, Le plus grand bonheur possible. Force est de constater que malgré toute les critiques qu’on a pu lui adresser, nous avons transformé nos attitudes et nos pratiques conformément aux souhaits des utilitaristes. À une époque où il n’existait aucune loi protégeant les animaux contre la cruauté, Jeremy Bentham défendit les droits des animaux. Il s’opposa fermement aux lois qui criminalisaient les actes homosexuels. Il fut également un grand défenseur de la réforme des conditions de vie désastreuses des prisonniers et d’un meilleur système d’aide aux pauvres. Les utilitaristes préconisèrent l’extension du droit de vote aux femmes. Quoique vilipendé, l’utilitarisme continue à avoir une portée pratique et ses mérites continuent à faire l’objet de vifs débats. La question éthique fondamentale est « Que dois-je faire ? » mais aussi « Que devons-nous faire, en tant que société ? » À ces deux questions, l’utilitarisme apporte une réponse élémentaire : la bonne chose à faire selon lui est de faire advenir les meilleures conséquences – c’est-à-dire la plus grande augmentation possible d’excédent net de bonheur au regard de la souffrance.


Mais le plaisir est-il l’équivalent du bonheur, comme le pensaient les utilitaristes classiques qui décrivaient souvent le bonheur comme une longue séquence de petits plaisirs. Lorsque les chercheurs en sciences sociales cherchent à mesurer le bonheur, ils s’aperçoivent que la satisfaction que nous éprouvons dans notre vie a en fait une  faible corrélation avec le plaisir. Les gens qui  sont satisfaits de leur vie admettent qu’ils ont rarement des expériences agréables. Pour les utilitaristes qui sont des conséquentialistes, une action n’a de valeur qu’en fonction des conséquences qu’elle est susceptible d’avoir. Souvenez-vous de Jean Valjean qui dans Les Misérables vole une miche de pain pour sauver sa famille affamée et se retrouve condamné à cinq ans de galère. Même s’il existe une règle morale condamnant le vol, l’utilitariste évaluera le bien-être des personnes concernées et conclura aisément que voler pour sauver sa famille de la famine ne constitue pas un crime, ce qui n’aurait été le cas si Valjean avait volé de l’argent pour s’offrir une bière. L’utilitarisme nous invite à réduire la souffrance et à augmenter le bonheur. En pratique, les utilitaristes mettent davantage l’accent sur la première action que sur la seconde. L’une de leurs raisons est d’ordre pratique : lorsque les gens ont faim, froid et sont malades, nous pouvons soulager leur souffrance en leur fournissant de la nourriture, un abri et des soins. Lorsqu’ils disposent déjà de ces biens de première nécessité et ne souffrent pas, il n’est pas toujours aisé de savoir comment les rendre plus heureux. Même lorsque la paupérisation d’une personne est le résultat d’un comportement irresponsable, la douleur de la mort, soulignait Bentham, l’emporte nettement sur la souffrance du contribuable devant financer une aide pour empêcher cette personne de mourir affamée. C’est pourquoi l’utilitarisme est au fondement de l’Etat Providence. Il engendre un altruisme efficace, celui qui se préoccupe davantage de résultats que de mérite moral. Il ne s’agit pas de savoir si quelqu’un agit de manière purement altruiste ou souhaite acquérir une bonne réputation. Mais de considérer que les personnes généreuses sont généralement plus satisfaites de leur vie que celles faisant moins d’efforts pour aider les autres. Au-delà de la seule question du bien-être au travail ou de l’utilité des produits qu’elles vendent, il est grand temps que le monde du travail et des affaires s’empare de cet altruisme efficace, cette raison d’agir autrement plus impactant que n'importe quelle raison d’être.


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