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La plupart d’entre nous sont convaincus de l’impérieuse nécessité de trouver un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Et pour cause, de nombreux spécialistes de l’ingénierie sociale en ont fait un impératif de santé mentale, un pilier central du bien-être des salariés présenté comme un levier essentiel de la performance collective durable. Mais comme souvent avec les prescriptions vaguement inspirées des sciences sociales, les bonnes intentions finissent par tracer une route vers l’enfer.
Cette injonction à l’équilibre repose en fait sur une pensée binaire, peu exigeante : d’un côté, la vie professionnelle et de l’autre, la vie personnelle. Plus ces deux registres de vie sont déséquilibrés, plus le risque de troubles psychosociaux augmente et plus la vie devient difficile et chaotique pour soi et son entourage. Mais est-ce aussi si simple que cela?
Tout d’abord, on peut s’interroger sur la nature de la frontière existante entre vie personnelle et professionnelle. Est-elle vraiment étanche ? Bien sûr que non. Il existe de nombreuses situations où la vie personnelle et la vie professionnelle s’entremêlent et s’enrichissent mutuellement. C’est notamment le cas lorsque l’on pense à un enjeu professionnel avec tout le recul et la sérénité que peut offrir le repos du week-end.
Et puis, nous n’avons pas tous la même envie de cloisonner notre emploi du temps. Si certains s’efforcent d’instaurer une séparation hermétique, d’autres préfèrent la fluidité et l’enrichissement mutuel des temps de vie. Les métiers créatifs, artistiques ou stratégiques ne nécessitent-ils pas davantage de souplesse que ceux à dominante administrative ou manuelle ?
Par ailleurs, l’idée d’un équilibre immuable néglige les cycles naturels de l’existence où certaines périodes demandent un engagement professionnel intense, tandis que d’autres invitent à un recentrage sur soi ou sur sa famille.
Mais surtout, cette injonction à l’équilibre peut facilement virer à l’obsession : celle de conjuguer à tout prix une carrière épanouissante et une vie personnelle parfaitement accomplie. Pour beaucoup, un tel équilibre est non seulement illusoire, mais en plus, il instaure une tyrannie de la perfection dont les conséquences peuvent être dramatiques : stress délétère, culpabilité incessante, pouvant conduire au burn-out.
Que la santé mentale et physique soit un facteur d’épanouissement, nul ne le conteste. Mais doit-on pour autant se laisser enfermer dans un schéma de vie idéalisé ? Certainement pas. Et pourtant, les évangélistes du développement personnel ne cessent de modéliser l’existence humaine, de la circonscrire dans des espaces conceptuels normatifs censés définir les conditions du bien-être dans toutes ses dimensions.
À l’ère des IA génératives, nul doute que cette industrie du bien-être trouvera de nouveaux arguments, combinés à des solutions technologiques, comme les implants biométriques, destinés à surveiller nos déséquilibres. De quoi parachever le formatage existentiel de ceux qui, en quête d’harmonie parfaite, risquent surtout de perdre leur propre liberté.
Cette injonction à l’équilibre repose en fait sur une pensée binaire, peu exigeante : d’un côté, la vie professionnelle et de l’autre, la vie personnelle. Plus ces deux registres de vie sont déséquilibrés, plus le risque de troubles psychosociaux augmente et plus la vie devient difficile et chaotique pour soi et son entourage. Mais est-ce aussi si simple que cela?
Tout d’abord, on peut s’interroger sur la nature de la frontière existante entre vie personnelle et professionnelle. Est-elle vraiment étanche ? Bien sûr que non. Il existe de nombreuses situations où la vie personnelle et la vie professionnelle s’entremêlent et s’enrichissent mutuellement. C’est notamment le cas lorsque l’on pense à un enjeu professionnel avec tout le recul et la sérénité que peut offrir le repos du week-end.
Et puis, nous n’avons pas tous la même envie de cloisonner notre emploi du temps. Si certains s’efforcent d’instaurer une séparation hermétique, d’autres préfèrent la fluidité et l’enrichissement mutuel des temps de vie. Les métiers créatifs, artistiques ou stratégiques ne nécessitent-ils pas davantage de souplesse que ceux à dominante administrative ou manuelle ?
Par ailleurs, l’idée d’un équilibre immuable néglige les cycles naturels de l’existence où certaines périodes demandent un engagement professionnel intense, tandis que d’autres invitent à un recentrage sur soi ou sur sa famille.
Mais surtout, cette injonction à l’équilibre peut facilement virer à l’obsession : celle de conjuguer à tout prix une carrière épanouissante et une vie personnelle parfaitement accomplie. Pour beaucoup, un tel équilibre est non seulement illusoire, mais en plus, il instaure une tyrannie de la perfection dont les conséquences peuvent être dramatiques : stress délétère, culpabilité incessante, pouvant conduire au burn-out.
Que la santé mentale et physique soit un facteur d’épanouissement, nul ne le conteste. Mais doit-on pour autant se laisser enfermer dans un schéma de vie idéalisé ? Certainement pas. Et pourtant, les évangélistes du développement personnel ne cessent de modéliser l’existence humaine, de la circonscrire dans des espaces conceptuels normatifs censés définir les conditions du bien-être dans toutes ses dimensions.
À l’ère des IA génératives, nul doute que cette industrie du bien-être trouvera de nouveaux arguments, combinés à des solutions technologiques, comme les implants biométriques, destinés à surveiller nos déséquilibres. De quoi parachever le formatage existentiel de ceux qui, en quête d’harmonie parfaite, risquent surtout de perdre leur propre liberté.
Publié le mardi 01 avril 2025 . 
3 min. 30
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