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Ces grands médias qui ne comprennent rien aux questions d'entreprises

Publié le lundi 6 septembre 2021 . 3 min. 49

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Lorsque les médias souhaitent des éclairages sur les évolutions d’une entreprise, qu’il s’agisse d’une opération de fusion acquisition, de la signature d’un grand contrat, d’une introduction en Bourse, de l’ouverture ou la fermeture d’une activité, voire de l’évolution d’un modèle économique ou de l’interprétation de résultats financiers, ils ont le plus souvent tendance à inviter des économistes. Les économistes occupent ainsi une très grande part de la sphère médiatique consacrée aux entreprises, et c’est au travers du prisme de l’économie que sont commentées la plupart de ces questions, que ce soit dans la presse, à la télévision, à la radio ou sur le Web.


Or, cette prédominance des économistes sur les sujets d’entreprise est problématique. En effet, la discipline consacrée aux entreprises, ce n’est pas l’économie, c’est la gestion.


L’économie est « la science sociale qui traite de la production, de la distribution et de la consommation des richesses ». Certains économistes préfèrent une définition à la fois plus large et plus fondamentale, en affirmant, comme le Britannique Lionel Robbins, que « l’économie étudie les choix des êtres humains disposant de ressources rares », voire, comme l’Américain Stephen Dubner, que « l’économie est la science des incitations qui nous poussent à agir ». La microéconomie considère ces questions au niveau de l’individu, et la macroéconomie au niveau de la société dans son ensemble. Tout cela est essentiel, mais c’est à la fois bien plus théorique et bien plus stylisé que la réalisation d’un plan marketing, la construction d’un système d’information comptable ou la mise en place d’une politique de recrutement.


Bien entendu, la gestion, le management, la finance ou la stratégie peuvent largement s’enrichir des concepts et des outils de la science économique, mais il n’en reste pas moins que leur niveau d’analyse et leurs ambitions sont significativement différents. Là où la gestion est une discipline qui vise à comprendre et à améliorer la conduite de l’action collective, l’économie entend expliciter les ressorts sous-jacents de cette action, sous toutes ses dimensions, en recourant fréquemment à des modélisations mathématiques particulièrement sophistiquées. De fait, on pourrait dire que la gestion, c’est de l’économie appliquée, ou réciproquement que l’économie, c’est de la gestion théorique. Le produit fini de la gestion, ce sont des actions, le produit fini de l’économie, ce sont des modèles.


À l’origine, la différence entre l’économie et la gestion était beaucoup moins tranchée. En grec, « Oikomos » signifiait le partage au sein du foyer, ce qui de nos jours relèverait de la gestion. Un des premiers ouvrages d’économie, intitulé « Oikonomicos », a été publié par le philosophe Xénophon en -362, et il concernait avant tout l’organisation des exploitations agricoles, des armées et des navires. On le qualifierait aujourd’hui de traité de management, et il a d’ailleurs été traduit par Étienne de La Boétie, et publié par son ami Montaigne en 1563, sous le titre « La Mesnagerie ». Reste qu’après plus de 2000 ans d’évolution, la gestion et l’économie se sont progressivement éloignées, la première restant une discipline de l’action concrète, alors que la seconde est une science des comportements idéalisés.


Quoiqu’il en soit, mesdames et messieurs les journalistes, gardez à l’esprit qu’inviter un économiste pour commenter les mouvements stratégiques d’une entreprise, ce n’est pas plus pertinent que de demander à un biologiste d’établir un diagnostic médical, à un physicien de devenir garagiste ou à un mathématicien de se faire architecte : ce n’est ni plus ni moins qu’une erreur de casting.


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