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Si vous discutez en ce moment avec des chefs d’entreprise, ils vous diront certainement que par-delà l’inflation et les ruptures d’approvisionnement, leur principal problème est le recrutement. Il devient de plus en plus difficile de recruter du personnel, ce qui limite la capacité de production, et donc la possibilité de répondre à la demande. Un nombre croissant d’entreprises offrent des récompenses à leurs salariés qui parrainent des candidats à l’embauche, organisent les loteries pour attirer des nouvelles recrues, auxquelles elles décernent des primes d’accueil qui peuvent représenter plusieurs mois de salaire. Incapables de satisfaire toutes les commandes, certaines en sont réduites à décider quels clients elles vont livrer, et quels clients elles vont sacrifier.


Ce phénomène est particulièrement exacerbé Aux États-Unis, avec ce qu’il est convenu d’appeler la « grande démission », pour reprendre l’expression forgée par Anthony Klotz, professeur à l’université Texas A&M. En 2021, au moins 38 millions de salariés américains ont quitté leur emploi. Il manque des centaines de milliers de chauffeurs routiers, de serveurs dans les restaurants ou d’employés dans l’hôtellerie et la distribution, au point que les conteneurs restent sur les bateaux, que les restaurants ne parviennent plus à ouvrir tous les jours, que les chambres d’hôtel ne son plus nettoyées qu’à la demande et que certains magasins sont contraints de limiter leurs horaires. Encouragés par un taux de chômage particulièrement bas qui a fait suite à la crise du Covid, les salariés n’hésitent plus à quitter leur emploi pour augmenter leur salaire ou bénéficier de meilleures conditions de travail, alors que les secteurs qui payent mal ou qui offrent des conditions précaires sont tout simplement désertés.


Face à ce grippage de l’économie, qui touche plus ou moins toutes les industries, certaines entreprises en viennent à utiliser une méthode de recrutement pour le moins surprenante, que l’on appelle en anglais l’acqui-hiring, mot valise qui pourrait se traduire par « recrutement par acquisition » : il s’agit ni plus ni moins que d’acheter une entreprise pour récupérer son personnel. Cette pratique est assez commune dans la Silicon Valley ou dans l’industrie pharmaceutique, où de grandes entreprises sont souvent tentées d’acquérir des startups pour mettre la main sur une poignée de personnes particulièrement talentueuses. Mark Zuckerberg a ainsi déclaré que Facebook n’avait jamais racheté d’entreprises pour le plaisir de racheter des entreprises, mais pour recruter des individus formidables. Bien entendu, cette méthode de recrutement est extrêmement coûteuse. Dans la Silicon Valley, on estime que le coût moyen de ces opérations est de 1 million de dollars par personne recrutée, ce qui peut être envisageable pour Google, mais beaucoup moins pour une entreprise normale, surtout que cette méthode n’apporte aucune garantie sur le fait que le personnel recruté restera, ou tout simplement qu’il se montrera aussi productif dans le nouvel ensemble. Quelque temps après leur rachat par Facebook, les fondateurs de WhatsApp et Instagram ont ainsi démissionné, tout comme ceux de YouTube et de Nest après le rachat par Google.


Au total, la pratique du recrutement par acquisition semble donc à la fois coûteuse et risquée. Pourtant, on commence à voir certaines entreprises plus classiques y recourir, car c’est pour elles la seule manière de répondre à la pénurie de candidats à l’embauche. Par conséquent, si dans les mois qui viennent votre entreprise est rachetée par un concurrent, dites-vous que l’une des motivations de l’opération a peut-être été de vous recruter. Cela vous permettra certainement de voir votre acquéreur d’un œil différent.


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