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Le jeu le plus souvent associé à la stratégie, ce sont les échecs, comme si faire de la stratégie revenait à affronter un adversaire unique, sur un périmètre précisément délimité et avec des règles immuables. Bien entendu, cette analogie est trompeuse : en stratégie les adversaires sont multiples, le terrain est mouvant et le jeu consiste précisément à réinventer les règles. De même, alors qu’aux échecs seul le joueur est doué de raison, en stratégie, le dirigeant – qu’il soit général ou P-DG –ne fait que transmettre ses instructions à ses subordonnés, qui eux-mêmes disposent de leur libre arbitre. C’est un peu comme si les pièces d’échecs étaient capables de prendre des initiatives, voire quelquefois d’ambitionner de remplacer le joueur. Au total, les échecs n’ont donc pas grand-chose à voir avec la stratégie. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que dans les académies militaires, on joue désormais plus volontiers au go qu’aux échecs, le go ayant pour essence – comme la stratégie militaire – la recherche de la liberté de mouvement.

Cependant, le jeu qui symbolise le mieux la démarche de la stratégie d’entreprise, aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est la roulette.

La stratégie relève de l’imprévu


Lorsque vous jouez à la roulette au casino, vous disposez de jetons que vous décidez d’allouer par exemple sur le rouge ou le noir, le pair ou l’impair, le passe ou le manque ou sur un des numéros allant de 0 à 36. Une fois votre mise effectuée, le croupier lance la roulette et la bille, « rien ne va plus » et au bout d’un certain temps, vous savez si vous avez gagné ou si vous avez perdu.

Dans une large mesure, la stratégie d’entreprise procède de la même démarche. Vous disposez de ressources (que ce soient des ressources humaines, financières ou matérielles) que vous décidez d’allouer sur telle ou telle activité, sur telle ou telle technologie ou sur telle ou telle clientèle. Une fois votre investissement réalisé, au bout d’un certain temps, vous savez si vous avez gagné ou si vous avez perdu.

Vous vous dites certainement que cette comparaison est contestable, car contrairement à ce qui se passe à la roulette, en stratégie on ne mise pas au hasard. Or, tout comme la roulette, la stratégie est bien un jeu de hasard, mais c’est un hasard d’une tout autre nature.

À la roulette, vous êtes dans le domaine de l’aléatoire : vous savez précisément ce qui peut se passer, et avec quelle probabilité. Chaque numéro à très exactement une chance sur 37 de sortir et chaque gagnant empochera très exactement 36 fois sa mise. Les risques sont connus et les gains prévisibles.

Le hasard de la stratégie relève quant à lui de l’imprévu : il est impossible de prévoir à l’avance ce qui va effectivement se passer. Une crise financière peut éclater, un bâtiment peut brûler, un produit peut connaître un succès inespéré, ou un repreneur inattendu peut racheter votre entreprise. C’est un peu comme une roulette sur laquelle les numéros seraient inconnus à l’avance. Pour reprendre la distinction classique établie par l’économiste américain Franck Knight, le hasard probabilisable de la roulette relève du risque, alors que l’imprévu de la stratégie relève de l’incertitude.

Anticiper le résultat


Cependant, il existe une autre différence : si à la roulette il est impossible de savoir à l’avance où la bille va s’arrêter, tout le talent du stratège consiste à anticiper ce qui va se passer, ce qui implique le repérage de tendances lourdes et de signaux faibles, mais aussi la capacité à influencer le contexte. C’est un peu comme une roulette sur laquelle les joueurs auraient des indices sur le prochain numéro gagnant, voire pourraient le favoriser.

Au total, être stratège, c’est donc jouer à une roulette indéterminée, tout en cherchant à anticiper son résultat. C’est beaucoup plus complexe, mais c’est beaucoup plus intéressant.


Publié le vendredi 21 juin 2019 . 3 min. 58

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