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Connaissez-vous la fable des trois arbitres, inspirée des travaux du psychologue Karl Weick ? Supposez trois arbitres pendant une rencontre sportive.

• Le premier arbitre affirme : « Moi, je siffle toutes les fautes ».
• Le deuxième arbitre dit : « Moi, je siffle toutes les fautes que je vois ».
• Le troisième arbitre déclare : « Moi, quand je siffle, il y a faute ».

Cette petite histoire permet de distinguer trois conceptions de la réalité, que vous avez certainement déjà observées, que ce soit en entreprise ou ailleurs.

Le premier arbitre est un positiviste. Pour lui, il est possible de décomposer objectivement une réalité complexe en éléments distincts, puis, grâce à des principes et des lois, de comprendre intégralement, d’améliorer et même de prévoir son évolution. C’est notamment la position de René Descartes.

Le deuxième arbitre est un interprétativiste. Il accepte sa propre subjectivité humaine, qui introduit une part d’incapacité à saisir l’intégralité de la réalité, mais aussi une forme d’interprétation liée aux croyances et aux conventions sociales. On retrouve ici la notion de rationalité limitée, qui a valu son prix Nobel d’économie à Herbert Simon.

Le troisième arbitre est un constructiviste, qui postule que la réalité est socialement construite par les êtres humains, et que cette représentation peut significativement s’écarter du monde physique. Cette posture correspond à la philosophie postmoderne de Jean Baudrillard.

Or, vous pouvez retrouver ces trois conceptions en stratégie d’entreprise :

• La posture cartésienne, c’est celle des outils classiques de la stratégie, des matrices aux 5(+1) forces de la concurrence, de la courbe d’expérience au SWOT. C’est une démarche systématique, analytique et rationnelle, dans laquelle la stratégie se conçoit à la manière d’un architecte qui dessine un immeuble.
• La posture de la rationalité limitée, c’est celle qui prend en compte l’impact de la culture et de l’expérience, qui admet que les entreprises élaborent leur stratégie en fonction de leurs échecs et de leurs succès passés, et que leur trajectoire future est l’extrapolation du chemin qu’elles ont déjà parcouru. Les schémas de pensée implicites font que certains éléments stratégiques sont sur-interprétés et d’autres minimisés, sans que vous en ayez vraiment conscience.
• La posture constructiviste, enfin, rappelle que beaucoup d’éléments stratégiques généralement considérés comme des données sont en fait des construits. Les facteurs clés de succès sont le plus souvent le résultat des stratégies des concurrents établis. Les taux de croissance découlent des décisions d’investissement. Les modes managériales sont des conventions collectivement admises. Les vrais innovateurs sont justement ceux qui réussissent à contester ces représentations partagées.

Au total, demandez-vous de quel arbitre vous vous sentez le plus proche. Selon vos préférences, vous aurez plutôt intérêt à devenir un planificateur, un expert des jeux politiques ou un entrepreneur. En revanche, ne vous trompez pas : un analyste subjectif est aussi paradoxal qu’un interprétativiste méthodique. Enfin, comme toujours en stratégie, il est important de considérer les situations en cumulant ces trois approches. Chacune a ses avantages et ses inconvénients, mais c’est leur conjugaison qui permet de mieux comprendre les situations, et par là d’essayer de concevoir de meilleures stratégies.


Publié le lundi 4 septembre 2023 . 3 min. 22

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