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Maslow trahi : cette pyramide apocryphe !

Publié le mercredi 2 décembre 2020 . 3 min. 48

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Si vous n’avez suivi ne serait-ce qu’un seul cours de psychologie des motivations, vous avez forcément entendu parler de l’inévitable pyramide de Maslow. Or, il n’est pas improbable que ce que l’on vous a enseigné est faux.


Abraham Maslow est un psychologue américain qui des années 1940 aux années 1960 a publié une série d’articles et d’ouvrages sur la motivation. Son hypothèse de départ est que les êtres humains sont motivés par la satisfaction de leurs besoins. Comprendre les ressorts de leur motivation revient donc à comprendre la logique de leurs besoins. Pour cela, Maslow a établi une hiérarchie des besoins qui distingue cinq niveaux successifs :


1. Tout d’abord, les êtres humains cherchent à satisfaire leurs besoins physiologiques, comme manger et boire.
2. Une fois les besoins physiologiques satisfaits, les besoins de sécurité prennent le relai.
3. Puis viennent les besoins d’appartenance : faire partie d’un groupe, d’une famille, d’une nation.
4. Ensuite se développent les besoins d’estime et de reconnaissance : être considéré comme un membre éminent de son collectif.
5. Enfin on aboutit aux besoins de réalisation de soi et d’accomplissement personnel.


Ce modèle apparemment simple est généralement représenté sous la forme d’une pyramide, avec à la base les besoins physiologiques et au sommet les besoins de réalisation de soi. C’est certainement de cette manière qu’on vous l’a expliqué lors de vos études.


Or, le problème est que jamais, dans aucun de ses écrits, Maslow n’a présenté son modèle sous forme de pyramide. Dans un récent article, Todd Bridgmann, Stephen Cummings et John Ballard ont montré que c’est en fait un consultant qui a proposé cette interprétation en 1960, et qu’il s’agit d’une simplification abusive – voire d’une trahison – de la pensée de Maslow.
En effet, si vous visualisez les 5 catégories de besoins sous la forme d’une pyramide, les besoins physiologiques semblent plus étendus que les besoins de sécurité, qui sont eux-mêmes plus larges que les besoins d’appartenance, et ainsi de suite. Tout en haut, les besoins d’accomplissement de soi semblent minimes. Or, bien entendu, Maslow affirmait tout le contraire : alors que les besoins physiologiques sont aisément satisfaits, les besoins de d’accomplissement de soi sont infinis. À tout prendre, on devrait donc renverser la pyramide avec les besoins physiologiques sur la pointe, en bas, et les besoins de d’accomplissement de soi à la base, en haut. Cependant, la pyramide étant fermée, cela impliquerait toujours que l’on peut pleinement satisfaire ses besoins, ce qui n’est pas le message de Maslow.


Au total, ce que la postérité a retenu – et ce qui est le plus souvent enseigné – est contradictoire avec la théorie telle qu’elle a été formulée, et si vous voulez vraiment comprendre la pensée de Maslow, oubliez la pyramide.


Ce n’est d’ailleurs pas le seul exemple de postérité trompeuse. On peut citer la taxe sur les transactions financières ou taxe Tobin, devenue un des fers de lance des activistes anticapitalistes, alors que son inventeur, l’économiste américain James Tobin, voulait au contraire l’utiliser pour corriger la volatilité des marchés, de manière à assurer le bon fonctionnement du capitalisme. De même, l’astronome allemand Johannes Kepler, très dévot, a tenté toute sa vie de démontrer que les orbites des planètes se composaient d’un emboîtement de sphères et de polyèdres réguliers, et bien entendu il n’y est jamais parvenu. Aujourd’hui, il est connu comme le premier à avoir observé que les orbites sont en fait des ellipses.


L’histoire des idées comporte ainsi plusieurs cas de créatures ayant trahi leur créateur ; mais après tout, n’est-ce pas une forme de consécration pour un penseur que de voir son idée accéder à sa propre autonomie ?


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