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Mission, vision, raison d’être : c'est le grand bazar !

Publié le mardi 5 mars 2024 . 3 min. 40

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Votre entreprise s’est-elle donné une mission, une vision ou une raison d’être ? Normalement, ces affirmations publiques, fièrement affichées sur les documents officiels, le site Internet, voire le hall d’entrée de vos bâtiments, ont pour objectif de donner un sens à l’action collective, un destin partagé, un cap auquel chacun peut se référer en cas d’incertitude. Formellement, on distingue la raison d’être d’une organisation, qui est l’expression du rôle qu’elle entend jouer dans la société, sa vision, qui décrit le futur que l’organisation aspire à créer, et sa mission, qui est l’explicitation de son action au jour le jour. Même si ces trois notions sont très proches et nécessairement interdépendantes, on peut dire que la raison d’être est intemporelle, que la vision est au futur et que la mission est au présent. La raison d’être explicite ce que vous êtes, la vision ce que vous voulez et la mission ce que vous faites.

Or, si l’on regarde comment certaines grandes entreprises françaises mobilisent ce vocabulaire, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il règne une certaine confusion. Par exemple, TotalEnergies distingue sa mission et son ambition. L’Oréal parle de mission, d’objectif et de but. Sanofi se donne une vocation (« poursuivre les miracles de la science pour améliorer la vie des gens). Michelin affiche une vision (« améliorer la mobilité, mettre la technologie au service du bien-être humain, innover pour ouvrir de nouvelles voies »), qui s’apparente plutôt à une raison d’être ou à une mission. Orange s’est donné une mission (« garantir que, dans tous nos champs d’activité, le numérique soit pensé, mis à disposition et utilisé de façon plus humaine, plus inclusive et plus durable »), que l’on pourrait tout aussi bien qualifier de vision. Enfin, BNP Paribas a publié un texte de raison d’être qui synthétise ses convictions partagées (incluant une vision et une mission), son code de conduite et son manifeste de l’engagement. Autant dire que l’on ne sait plus très bien de quoi l’on parle.

À cela s’ajoute en France une difficulté supplémentaire, la création du statut de société à mission par la loi PACTE, relative à la croissance et à la transformation des entreprises. Cette loi a complété l’article 1835 du code civil avec la phrase suivante : « Les statuts [d’une société] peuvent préciser une raison d’être, constituée des principes dont la société se dote et pour le respect desquels elle entend affecter des moyens dans la réalisation de son activité. » La loi a aussi créé l’article L210-10 du Code du Commerce, qui indique que les statuts d’une société à mission doivent « préciser une raison d’être » et énumérer « un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux que la société se donne pour mission de poursuivre dans le cadre de son activité ». En résumé, une société à mission se dote d’une raison d’être, qui est constituée de principes et d’objectifs qu’elle se donne pour mission de poursuivre. Un certain nombre de juristes n’ont pas manqué de souligner le côté quelque peu nébuleux – voire tautologique – de cette formulation, qui par ailleurs semble déconnectée de l’acception classique de ces différents termes dans la littérature managériale.

Au total, si la mission, la vision, la raison d’être, la vocation, la conviction, l’engagement ou l’ambition de votre entreprise vous semblent artificiels et que vous avez l’impression que ces termes sont utilisés de manière plus ou moins aléatoire, vous avez parfaitement raison. Espérons en tous cas que cette confusion n’enlève rien à leur portée, et que toute cette rhétorique n’est pas qu’une considérable perte de temps.


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